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Protection des plantes de votre jardin potager – principaux ennemis

Les principaux ennemis des cultures

Il existe en réalité deux grands groupes d’ennemis : les insectes nuisibles et les champignons responsables de maladies. Toutefois, il faudrait aussi ajouter certaines bactéries, virus, nématodes, acariens, mollusques et rongeurs.

Les insectes nuisibles

Nombreux sont les insectes nuisibles aux plantes ; on en dénombre plus de 500.000 espèces qui occupent les milieux naturels les plus variés : air, eau, sol. Ils se multiplient généralement à partir des oeufs déposés par les adultes sur les plantes nourricières ; les pucerons vivipares par contre ont un cycle rapide. Le développement des insectes se fait selon plusieurs paliers ; certains stades de développement peuvent être un préjudice spécifique pour les plantes :

  • certains insectes notamment les papillons ne sont nuisibles qu’aux stades larvaires (chenilles) ;
  • d’autres comme les criquets causent d’importants dégâts au stade adulte ;
  • d’autres sont nuisibles à la fois aux stades larvaire et adulte, c’est le cas du hanneton et du charançon.

Les dégâts provoqués aux végétaux sont en rapport avec la configuration de leur appareil buccal : broyeur, piqueur ou lécheur. Divers comportements sont identifiés : les broutements de feuilles ou de racines, les prélèvements de sève par succion, les percements de galeries dans les fruits.

L’effet direct sur la plante se manifeste par une réduction de rendement qui est dû soit à une destruction directe de la fleur, soit à une destruction du fruit ou de la graine, soit à une sous-alimentation de la plante, liée à une réduction du système radiculaire ou foliaire, à un épuisement par ponction de sève et parfois à une intoxication par injection d’une salive toxique.

Les préjudices commerciaux sont souvent déterminants lorsque l’aspect du légume est dénaturé.
Certains insectes piqueurs propagent par leur salive des bactéries et des virus qui provoquent des dégâts considérables sur des zones étendues.

Les champignons à l’origine de maladies

Les champignons sont des végétaux très particuliers qui développent un appareil végétatif simple (mycélium) sans feuilles, ni tige, ni racines et ne possèdent pas de cellules chlorophylliennes. Cette conformation ne leur permet pas une vie autonome ; ne pouvant synthétiser la matière organique à partir de l’énergie solaire, ils sont réduits au parasitisme de végétaux morts ou vivants.

Ces champignons parasites des plantes se développent le plus souvent à l’intérieur du végétal : dans les cellules, entre les cellules, ou dans les vaisseaux. Ils provoquent de multiples maladies chez nos légumes.
Les champignons provoquent surtout une réduction du rendement des plantes soit par : une destruction de la fleur, une altération du fruit, une perturbation de l’alimentation de la plante liée à un endommagement radiculaire, foliaire ou vasculaire.

Le préjudice ne peut être négligé car ils procurent des légumes et des fruits peu présentables (mildiou sur la tomate) et au goût modifié qui sont peu apprécié par les consommateurs.
Certaines moisissures sont également très toxiques (aflatoxine).

Les autres ennemis des cultures

Les acariens

Les acariens attaquent surtout le feuillage, provoquant des boursouflures, des décolorations et des feutrages. Cela se produit surtout en été ; la prolifération des acariens peut entraîner le dessèchement et la chute des feuilles et ensuite, on enregistre une baisse sensible de la quantité et de la qualité de la récolte. Ce phénomène est extrêmement rapide, car plusieurs générations peuvent se succéder dans l’année. C’est pourquoi, les araignées rouges se révèlent extrêmement nuisibles aux cultures légumières.

Les nématodes

Les nématodes sont des vers cylindriques microscopiques qui possèdent un stylet buccal leur permettant de perforer les parois des plantes. Ils salivent abondamment un liquide riche en enzymes qui leur facilite la digestion des substances captées. Les nématodes provoquent des dégâts considérables aux parties aériennes ou aux organes souterrains. Dans certaines circonstances, ils s’enkystent et sont difficilement combattus sous cette forme.

Les mollusques

Les escargots et limaces s’attaquent aux légumes mais seules les limaces (limaces grises) sont réellement redoutables.
Leurs activités sont maximales la nuit, elles se montrent actives aussi pendant les journées douces et humides. Elles sont prolifiques en conditions favorables, deux ou trois générations peuvent se succéder au cours de la même année.
Les œufs pondus avant l’hiver éclosent au début du printemps suivant. A ce sujet, les jardiniers craignent les hivers doux et humides qui engendrent des éclosions abondantes et une profusion de jeunes limaces voraces attaquant notamment les jeunes pousses des végétaux.

Les rongeurs

Ces mammifères rongent les végétaux et s’attaquent parfois aux récoltes stockées dans les caves et greniers. Le plus connu, le rat, est attiré par les dépôts d’ordures mais il peut s’attaquer aux légumes et ronger les plants. Les mulots, souris et campagnols sont friands de jeunes pousses ; ils creusent des galeries superficielles ce qui engendre de grands dégâts dans les potagers.
Les ragondins et rats musqués ne sont pas inoffensifs pour les potagers et, en outre, ils dégradent les systèmes de drainage.

Les virus et bactéries

Ils provoquent des maladies dont certaines sont graves et d’autres bénignes mais toujours très embarrassantes en l’absence de moyens de lutte. Ils font apparaître des nécroses et des chloroses surtout localisées sur les feuilles. On pratique des actions préventives comme une sélection sanitaire lors de la multiplication (variétés résistantes) et la destruction des sujets infectés.
On trouve des variétés de légumes résistantes dans le commerce.

Quelques plantes aux variétés purifiées :

  • ail : certifiées indemnes de virus
  • aubergine : résistantes soit à la mosaïque du tabac, soit au virus du concombre, soit à la verticilliose ou à I’oïdium
  • céleri-rave : tolérantes à la septoriose
  • chou : résistantes à la rouille ou au virus de la mosaïque ; des variétés tolérantes au Mycosphaerella et aux thrips
  • concombre : résistantes soit à la cladosporiose, soit au virus de la mosaïque ou à l’oïdium
  • cornichon : résistantes à l’oïdium ou à la mosaïque du concombre
  • épinard : résistantes au mildiou ou au virus du concombre
  • haricot : résistantes à l’anthracnose ou à la mosaïque
  • laitues : résistantes aux principales races de mildiou (Bremia), ou au virus de la mosaïque de la laitue, ou au Tip burn, ou à la maladie des taches orangées
  • melon : résistantes aux races 0 et 1 de Fusarium
  • poireau : tolérantes à la rouille
  • poivron : résistantes au virus de la mosaïque du tabac ou de la pomme de terre
  • tomates : résistantes à la mosaïque du tabac, ou au Verticillium, ou au Fusarium, ou aux nématodes, ou au mildiou, ou au Cladosporium
Les maladies non parasitaires

Il existe aussi des maladies non parasitaires liées au climat : gelées, grêle, foudre, neige, vent violent ou chargé d’embruns salés, manque ou excès d’eau, de chaleur, de lumière. On constate l’apparition de brûlures, nécroses ou déchirures qui affaiblissent la plante et la rendent sensible aux maladies cryptogamiques.
Il existe par ailleurs des carences alimentaires provoquées par une insuffisance ou un excès de certains minéraux et oligo-éléments dans les sols de nos jardins. Seules des analyses de terre peuvent confirmer les diagnostics foliaires illustrés dans les livres spécialisés.

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