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Passendale – Courtrai – Mont-Saint-Aubert 18 octobre 2016

  1. Visite de la fromagerie Passendale

Passendale est une commune rurale proche d’Ypres. Depuis 1977, suite à la fusion des communes, Passendale est devenue une section de la commune belge de Zonnebeke située en Région flamande dans la province de Flandre-Occidentale.

Passendale n’est aujourd’hui plus uniquement associé à la Première Guerre mondiale, mais aussi au fromage appelé Passendale depuis 1980. C’est un fromage au lait de vache, à pâte pressée non cuite, à texture aérée, doux et peu salé, qui a valu à Passendale le surnom de « ville du Fromage ».

Les fondateurs de la fromagerie, Romain Donck (1898-1984) et Germaine Spruytte (1896-1985)

Fabriqué à Passendale depuis 1932, ce fromage jouit d’une renommée internationale.                     

De la ferme de la famille Donck à la La Oude Kaasmakerij (ancienne fromagerie).

Au départ le fromage est fabriqué dans la ferme de la famille Donck-Spruytte, mais celle-ci devenue trop exigüe, les propriétaires créèrent une entreprise de produits laitiers et une fromagerie de l’autre côté de la rue, en face de la ferme familiale). Quand en 1948, le bâtiment s’avéra trop petit, le transfert eut lieu vers l’ancienne brasserie Boucque située au centre de Passendale.

1980 : Construction d’une nouvelle fromagerie

1991. Le groupe Comelco, propriétaire de la fromagerie Passendale, est racheté par Campina.

2007. Le groupe Bongrain acquiert la fromagerie Passendale et accède à la seconde place sur le marché belge des spécialités fromagères. Bongrain passera lui-même sous le contrôle de Savencia Fromage & Dairy.  Le 13 juin 1995, la fromagerie (Oude Kaasmakerij) ainsi que le matériel qu’elle abritait, devinrent un monument classé. On entama des travaux de restauration le 23 avril 2000.
Le 28 février 2003, le site appartenant désormais au patrimoine national fut officiellement ouvert. 

Ce musée est donc une reproduction authentique d’une ancienne fabrique de fromage associée à une interprétation contemporaine et les visiteurs découvrent ainsi de manière inédite le procédé complet de fabrication, du lait au fromage.

2007. Le groupe Bongrain acquiert la fromagerie Passendale et accède à la seconde place sur le marché belge des spécialités fromagères.

N.B. : Il faut environ 10 litres de lait pour obtenir un kilo de fromage et la fabrication d’une boule de Passendale nécessite l’intervention de six personnes. C’est un travail fait main et chaque boule est unique

La fromagerie de Passendale est certifiée bio depuis 2017 et confectionne depuis quelque temps déjà un fromage bio pour son entreprise sœur Söbbeke (Allemagne).

Dégustation de fromage et bière de Passendale                                                
La bière « Passchendaele, The Great Beer »

http://www.biblebiere.com/Bieres/P/Passendale/Btl_Verre_Passendale.jpg

Pour accompagner le fromage, la brasserie Moortgat (Duvel) a aussi créé une bière ambrée, la Passendale, de haute fermentation, à partir de quatre malts différents, qui est servie dans des verres spécifiques.

 Le village de Zonnebeke a été totalement détruit pendant la Première Guerre mondiale. C’est sur son territoire qu’eut lieu la bataille de Passchendaele, appelée aussi la troisième bataille d’Ypres. Elle eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 à Passendale, en Flandre-Occidentale. Elle opposa l’armée britannique, l’armée canadienne et des renforts de l’armée française, à l’armée allemande.

Pour l’armée française, cette bataille est dénommée Deuxième Bataille des Flandres (juillet-octobre).

La Bataille de Passchendaele de 1917 était l’un des combats les plus sanguinaires de la Première Guerre mondiale. Quelques mois de combats acharnés pour un gain d’à peine huit kilomètres de terrain.460.000 morts (utilisation de l’ypérite/gaz moutarde).

2. Visite de Texture / Musée de la Lys et du lin (2014) à Courtrai.

A propos de Courtrai

La ville de Courtrai est située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Lille en France, elle est traversée par la Lys.

Bataille des Éperons d’Or ; 11 juillet 1302

Le souvenir de cette bataille, romancé notamment par Henri Conscience (1812-1883, auteur ayant vécu à Courtrai) dans son roman Le Lion des Flandres de 1838, est resté présent en Flandre jusqu’à nos jours. Cette victoire, si éloignée, des Flamands sur la cavalerie française a acquis une valeur symbolique puisque le 11 juillet, jour anniversaire de la bataille, a été choisi comme date de la fête annuelle de la communauté flamande de Belgique

Courtrai est bombardée en 1917, mais a été encore plus démolie pendant les bombardements en 1944.

Jardin des roses   (Rozentuin) 

Une roseraie Internationalement reconnue. Titulaire du prestigieux label ‘Garden of Excellence’

La roseraie est nichée dans un espace vert historique, le parc du château ‘t Hooghe. Ce parc de plus de 3 ha a plus de 175 ans et renferme plusieurs arbres remarquables. En 1959, une partie du parc a été transformée en roseraie. La roseraie comprend un jardin d’essai, où plus d’une centaine de nouvelles créations de roses de producteurs européens sont plantées chaque année. Un jardin de démonstration propose les variétés de roses les plus populaires aujourd’hui, et un jardin historique montre l’évolution de la rose au fil des siècles. L’accès à la Roseraie est gratuit.  

Conseil : La meilleure période pour visiter la roseraie court de la mi-juin à la fin août. Les « Fêtes des roses » ont lieu le dernier dimanche de juin.

Quelques personnages célèbres de Courtrai

Visite de Texture / Musée de la Lys et du lin (2014) à Courtrai.

Depuis des siècles, la Flandre est renommée pour son textile et le lin y occupe un rôle de premier plan.

Texture / Musée du Lin et de la Lys : raconte l’histoire de l’industrie du lin et de l’industrie drapière.

Les travaux du musée ont débuté en 2012 dans un ancien entrepôt d’une filature de lin, bâtiment construit en 1912 par la Linen Thread Company, une entreprise qui a travaillé avec les filateurs irlandais et écossais.                                                                                                    

Ouvert à l’automne 2014, Texture est donc installé dans d’anciens entrepôts surmontés d’une couronne de tôle dorée (une référence à la « Golden River »).  On y détaille les étapes successives de la culture et de l’élaboration de la toile de lin, ainsi que l’évolution de cette industrie qui fit la richesse de la région de la Lys. Et l’on se tourne vers l’avenir en évoquant l’utilisation future du précieux matériau.

Nous y découvrons trois salles :                                                                           

la première « Chambre du Cabinet des Curiosités » développe les caractéristiques physique du lin et de ses différentes utilisations possibles                                                                                                                        

la deuxième « Chambre de la Lys » retrace l’histoire de l’industrie linière et drapière de Courtrai                                                                                                                              

la troisième, appelée « Salle du Trésor » permet de découvrir les plus belles pièces textiles des collections communales, des produits luxueux tels que les damas, la dentelle et des tissus raffinés

Le « Courtrai flax » est toujours connu comme le meilleur lin sur le marché, très demandé aux quatre coins du monde.

La Lys

La vallée de la Lys est considérée comme le berceau de la culture du lin dans la région de Courtrai.  
La Lys est une rivière que l’on dit d’or (rebaptisée Golden River par les Anglais) parce que le lin qui y était lavé autrefois lui donnait des reflets jaunes. Le faible débit de la Lys permet la séparation de la fibre et de la tige de lin.
De plus, l’eau de la Lys est faible en calcaire (qui durcit les fibres de lin) et en fer (qui laisse des taches de rouille sur ces fibres). Le lin est en outre roui minutieusement, entraînant une présence massive des bactéries indispensables à cette opération.

Le lin

Le lin est le plus vieux textile du monde

En Égypte, on a découvert du lin tissé il y a près de 8000 ans…

Tout au long du 18e siècle et jusqu’au milieu des années 1800, l’industrie textile est prospère en Flandre.              Vers les années 1850, l’industrie du lin connaît de sérieux revers de fortune pour diverses raisons. La révolution industrielle bat son plein en Angleterre, et les artisans de Flandre, tissant toujours sur des métiers manuels, se trouvent confrontés à la concurrence de grandes filatures mécanisées.

Le lin était cultivé sur les bords de la Lys (surnom « Stinker » = le canal qui pue), puis on le rouissait dans la rivière. Il était enfin filé et tissé dans les fermes durant les longs mois d’hiver (c’était une activité secondaire après l’agriculture) puis au XIXe siècle dans les fabriques.

La transformation du lin se fait aujourd’hui dans des pays à main d’oeuvre bon marché.

Aujourd’hui le lin se prête à d’autres utilisations que la toile, il est employé notamment dans l’industrie du bâtiment ou de l’automobile.

Le lin est une fibre très écologique.  
                                                                                     
* Les graines produisent de l’huile utilisée dans la préparation des couleurs, peintures, produits cosmétiques et revêtements de sol.                                                     
* Moulues, les graines forment une farine utilisée en cataplasme.                                                
* Les fibres sont utilisées pour les sutures chirurgicales.                                                                            
* Les déchets de production sont transformés en pulpe pour la fabrication de billets de banque ou de panneaux de fibres agglomérées.

Le cycle de vie du lin est court, avec seulement cent jours entre l’ensemencement en mars et la récolte en juillet. À sa maturité en juin, la plante prend une couleur jaune doré. Vient ensuite la floraison, qui parsème les champs de petites fleurs bleues, blanches ou violettes. Un spectacle éphémère car chaque plante de lin ne fleurit qu’un jour. Il faut attendre 6 à 7 ans entre chaque culture de lin afin d’éviter la fatigue de la terre

La moisson                                                                           

Le lin ne se fauche pas mais est arraché. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, c’était un travail fait à la main et épuisant. Aujourd’hui, les arracheuses mécaniques se chargent de ce pénible travail.

Le séchage                                                                                               

Après la récolte, le lin est disposé en haies pour sécher. Quand il est sec, les semences sont récupérées.

Le rouissage

Aujourd’hui, pour des raisons écologiques, le rouissage ne se fait plus en rivière. Le lin est étalé sur le champ pendant plusieurs semaines et exposé à l’action combinée de la pluie, de la rosée et du soleil.

3. Mont-Saint-Aubert (5 km de Tournai) et le « Jardin des Poètes ».

Folklore :

La marche à bâton (lundi de Pâques) et la Fête du pain (mi-juillet – depuis 2008). 

Chaque lundi de Pâques, la marche à Bâton est organisée à Mont-Saint-Aubert

L’origine de monter le Mont St Aubert avec un bâton trouve sa source dans une pratique religieuse. Les religieux de l’époque grimpaient les flancs du Mont-Saint-Aubert en guise de pèlerinage expiatoire, fêtant par cette promenade la résurrection du Seigneur. Au fil des siècles, d’autres manifestations vinrent s’adjoindre à la marche à bâton du mont. Après être monté au sommet du Mont, les gens faisaient le tour du cimetière et de là ils jouissaient d’un superbe panorama sur les environs (le Tournaisis); puis ils descendaient vers le bosquet le plus proche et y taillaient un bâton dont ils ne devaient plus se séparer jusqu’au soir.  Au XIXe siècle, les jeunes tournaisiens, après avoir fait le tour du cimetière descendaient vers le bosquet le plus proche afin d’y couper un morceau de bois. Une fois leur bâton taillé, ils s’adonnaient à de petits combats pacifiques. De cette tradition nous vient l’expression « marche à Bâton ».

La Fête du pain est organisée tous les ans à la mi-juillet depuis 2008 au sommet du Mont-Saint-Aubert (le nom du patron des boulangers).

Tournai est une ville donnant à la poésie une place prépondérante de la vie culturelle. Dans les années 1970, Robert-Lucien Geeraert suggère au maire du Mont-Saint-Aubert de créer

  • le « Chemin des Poètes ». Il s’agit d’un sentier pentu, rythmé par des marches dans lesquelles, depuis lors, sont intégrées plus de 60 pierres bleues comportant de courts textes d’auteurs français et belges tels Paul André, Albert Ayguesparse, Henri Bauchau (poète, dramaturge et romancier belge de langue française, également psychanalyste), Audrey Bernard, Marguerite Yourcenar (Elle fut la première femme élue à l’Académie française), Georges Rodenbach (1855-1898), né à Tournai et célèbre pour son roman « Bruges-la-Morte« . En 2006, la Ville de Tournai a également rebaptisé deux rues du Mont-Saint-Aubert du nom des écrivains René-Lucien Geeraert et Géo Libbrecht.

Une parcelle du cimetière du Mont-Saint-Aubert est réservée à l’inhumation de poètes et de leur conjoint ou conjointe ; une originalité pour la partie francophone de la Belgique. Ce bout de terre est réservé à «ceux-là qui ont jonglé avec les mots et les rimes»

  • le Jardin des Poètes, dessiné en arc de cercle par l’architecte tournaisien Léopold Henno et inauguré en 1971, où reposent désormais de nombreux écrivains qui ont marqué l’histoire de la région, «où allongés sous un ciel qui leur est miroir, ils cultivent pour leurs muses les fleurs de l’immortalité».                                                                                         

Le 8 mai 1971, le jardin des Poètes est inauguré à l’occasion du 80e anniversaire de son mécène Géo Libbrecht (poète belge qui s’est exprimé tant en picard qu’en français). Celui-ci dira de ce lieu où il est aujourd’hui enterré qu’il forme un « arc de cercle où viennent se placer les tombes individuelles en éventail, orientées vers la France ». 

Le jardin des Poètes réunit les sépultures de neuf poètes issus notamment de l’association Unimuse et de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

  • Trois membres de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique y reposent : Géo Libbrecht (1891-1976), créateur de ce jardin, Roger Bodart (1910-1973) et Louis Dubrau (1904-1997).
  • On y trouve également les tombes des trois fondateurs du groupe Unimuse (contraction d’Univers-Muse ; plus d’infos : www.unimuse.be) qui regroupe des poètes du Hainaut occidental : René-Lucien Geeraert, Maurice Gerin et Gilbert Delahaye. Ce dernier est également l’auteur des « Martine », célèbres albums pour enfants.
  • Madeleine Malfaire-Gevers, Robert Léonard et Rachel Poulart de Guide reposent également au Jardin des Poètes.

  • Dans son livre « La liberté de l’amour », Colette Nys-Mazure fait part de son souhait d’être enterrée avec son époux au Jardin des Poètes : »Nous avons souhaité être enterrés là en bon voisinage, face au vaste paysage : c’est un lieu de promenade agréable pour notre famille. J’aime penser que je serai là en attendant la résurrection des corps. Nous rions parfois d’imaginer notre dernière montée en corbillard, nous qui habitions, enfants, au pied du Mont-Saint-Aubert et l’avons si souvent escaladé! ».

Colette Nys-Mazure est née à Wavre en Belgique et vit à Tournai au bord de l’Escaut. Elle est poète, nouvelliste, romancière, essayiste. Elle écrit aussi pour le théâtre et la jeunesse. « Célébration du quotidien ».

Auteur/Autrice