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Lessines et Rebecq 2018

Jeudi 7 juin 2018 Excursion SRHGx

Lessines, cité fondée, selon la légende par Charlemagne, capitale du porphyre (d’où proviennent nos antiques pavés de rues), ville natale du poète Louis Scutenaire et du peintre René Magritte.  Située sur la rivière Dendre dans la province de Hainaut.

Chaque vendredi saint, une procession de pénitents (trouvant son origine au moyen-âge).

C’est à Lessines en 1776, que naît la torréfaction de la chicorée à café. (Pacha > Leroux).

 Dès 1835, Balthazar Mertens, fabricant de cigare à Lessines, fonde la première fabrique belge d’allumettes sur la Dendre.

 Baxter : importante unité de production qui fabrique notamment des médicaments dérivés du plasma sanguin et des produits permettant la dialyse à domicile, ainsi que d’un Centre Européen de Distribution

L’Hôpital Notre-Dame à la Rose     https://www.notredamealarose.be

L’Hôpital Notre-Dame à la Rose est un témoin exceptionnel de l’évolution de l’architecture hospitalière, de l’histoire des soins de santé, de l’histoire de la vie conventuelle, des mentalités et des idées.

Classé au patrimoine majeur de Wallonie (1993) et d’Europe, l’Hôpital Notre-Dame à La Rose de Lessines (1242) constitue, au même titre que les Hospices de Beaune (1443), en Bourgogne, l’un des derniers ensembles complets et autarciques des Hôtels-Dieu du Moyen Age.

Le Seigneur de la ville Arnould d’Audenaerde, Grand Bailli des Flandres part en guerre contre l’Angleterre avec Louis IX. Il est déjà vieux et il se doute qu’il ne reviendra pas. Avant de partir il prévoit une aumône de 3000 livres à redistribuer aux pauvres le jour de ses funérailles pour racheter ses péchés. Son épouse Alix de Rosoit, princesse et dame d’honneur de Blanche de Castille (mère de Saint Louis), sa seule héritière, garde l’argent pour fonder en l’an 1242 l’hôpital destiné à accueillir des malades pauvres  » les plus pauvres d’entre les pauvres  » ; ceux qui n’ont plus la force de mendier.

 Pourquoi Notre-Dame «à la rose»? Ce n’est pas, à cause de la couleur rosée des briques du bâtiment.         Si l’hôpital porte ce nom, c’est grâce à Alix de Rosoit. Celle-ci plaça en effet la fondation sous la protection de la Vierge et, suivant la légende, lui dédia une des quatre roses qui ornaient son blason, ce qui expliquerait que ce dernier n’en compte plus désormais que trois…

LHôpital Notre-Dame fut d’abord un Hôtel-Dieu destiné à accueillir les pauvres et les indigents. L’Hôtel-Dieu est desservi, huit siècles durant, par les soeurs hospitalières de Saint-Augustin. Ces dames apportent à l’hôpital des biens en nature, en argent et en terres.

Inaugurée en 1247, l’institution est d’abord confiée à la garde d’une communauté composée de religieuses et de religieux, les unes et les autres soignant les malades de leur sexe.  Plus tard, les religieuses devenant de plus en plus nombreuses, elles vont prendre en charge tous les pensionnaires, l’ordre des frères étant finalement supprimé en 1532.    

L’accueil du malade fait l’objet d’une véritable liturgie. Les soins sont autant physiques que spirituels. La confession, la communion et l’onction des malades sont offerts comme chemin de guérison spirituelle en vue de la vie éternelle.

Avant toute admission, le malade devait passer au confessionnal et c’est spirituellement propre qu’il accédait à un lit en compagnie de trois à quatre autres patients dont la maladie n’était pas forcément la même que la sienne !

Plus tard, il devint hospice (pauvres + malades = ancêtre du CPAS) et fut finalement fermé en 1980.

Un complexe hospitalier autarcique original

Des bâtiments en quadrilatère du XVIe et XVIIe siècles, sa ferme, ses terres, son jardin (potager, verger, plantes médicinales, ses annexes (cimetière, glacière, distillerie), chapelle

L’hôpital ne dépend pas de la paroisse mais de l’archevêché de Cambrai. Ce qui engendre la rivalité avec l’église Saint Pierre avoisinante.               

Le site hospitalier jouit d’une prospérité jusqu’à la Révolution.                                                    A la veille de la Révolution l’hôpital possède 500 ha de terres.                                           A la Révolution les biens privés tombent dans le domaine public.                                     Il n’est plus possible alors d’assurer les soins gratuitement.  

Fin 19ème siècle l’hôpital est sauvé de la décrépitude par Marie-Rose Carouy, prieure en 1896 grâce à la commercialisation d’un médicament miracle l’Helkiase, poudre qui soigne les ulcères et la peau.  

On possède encore de nombreux témoignages de personnes vantant les mérites du remède aux effets «miraculeux». En fait, c’est un genre de mercurochrome avant l’heure, qui a sauvé bon nombre d’ouvriers carriers de l’amputation (Lessines compte au début du 20e une vingtaine de carrières en activité).   Il fut commercialisé jusque dans les années 1950.        

Cet argent permit de restaurer, agrandir et refaire fonctionner l’hôpital qui reprend un second souffle jusqu’en 1950. Alors il s’est transformé en centre de gériatrie.

 Fin 1970, l’hôpital (propriété du CPAS) est vétuste.

La concurrence de deux nouvelles cliniques créées au vingtième siècle et la crise économique qui frappait Lessines (les carrières de porphyre employaient encore 5000 ouvriers en 1900 et n’en emploient plus que 300) avaient eu raison de ce haut lieu historique et architectural.

Dans les années 78, le bourgmestre Fernand Delmotte parlait d’un «chancre moyen-âgeux» et on envisageait de tout raser pour en faire un parking.

En 1983, les deux dernières religieuses de l’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines quittaient les lieux et le vieil hospice public laissé à l’abandon depuis la guerre, fermait définitivement ses portes, 740 ans après avoir été créé.                                                                                                                                        Les habitants de Lessines se mobilisent et se groupent en ASBL pour sauver l’hôpital.  1992 marquant le 750e anniversaire de la fondation de l’hôpital, l’amicale obtint des fonds européens qui lui permirent de rénover plafonds, toitures et planchers en 3 ans au lieu de 20 sans cette aide.  Une équipe professionnelle se mit également en place, dirigée par un conservateur amoureux du lieu, biologiste moléculaire de formation, Raphaël Dubruyn. Un énorme travail a été accompli, mais il reste encore bien des choses à faire, telle la restauration de la ferme.

Au Moyen Age, l’hôpital avait une forme en L et était situé le long de la rivière.  Il se composait d’une grande salle des malades construite selon le modèle d’une église-halle, puis d’une petite aile pour les locaux annexes, comme l’infirmerie ou la laiterie. Classé en 1940 et reconnu Patrimoine exceptionnel de Wallonie en 1993, il est devenu un musée. Peut-être prochainement reconnu par l’UNESCO ?

Evolution des bâtiments

Une ferme est également bâtie, de l’autre côté de la Dendre (elle a continué à fonctionner jusque dans les années 1990). Ce système autarcique est copié sur celui des abbayes.

On y trouve donc aussi un jardin, un verger, un cimetière et des animaux.                     La ferme possédait en outre une glacière, qui servait à conserver les denrées et les compresses des malades, ainsi qu’une brasserie.

Dans le même esprit, l’emplacement le long de l’eau est important à bien des égards.                                     La Dendre servait de voie de transport, mais aussi de lieu où puiser nourriture et boisson et de source d’énergie, qui actionnait le moulin de l’hôpital.

Les bâtiments qu’on connaît aujourd’hui, regroupés autour d’un joli cloître gothique, sont plus tardifs.           Ils furent aménagés et transformés entre le 16e et le 18e siècle.

C’est la raison pour laquelle on note une différence dans les styles architecturaux: la façade principale et la chapelle sont baroques, le cloître gothique, la première salle des malades Ancien Régime

Pourtant, il y règne une grande harmonie, sans doute parce que tout le mobilier de la vie quotidienne et religieuse a été préservé au fil du temps, parfois relégué au grenier, mais jamais détruit.

Témoignage de ce que furent les soins médicaux au cours des siècles derniers.                                             Riche d’un mobilier de diverses époques, d’un matériel médical très étonnant et de beaux exemplaires d’art religieux, l’endroit nous fait découvrir comment on soignait autrefois les maux du corps et de l’âme, alors considérés comme étroitement liés.

Notre-Dame à La Rose abrite deux musées :

le premier, musée de la médecine : tout ce que renferme l’hôpital, des meubles, des tableaux, des statues de saints et de saintes, des livres et missels, du tableau synoptique des papes, des instruments médicaux (comme cette trousse complète de trépanation du XVIe siècle), des pots de pharmacie, des broderies, des chandeliers, des objets usuels soigneusement conservés. Tout ici a valeur de témoignage sur l’histoire de l’hôpital et la vie de piété qu’y menaient les augustines.

À ne pas manquer non plus, une superbe porte gothique du XIIIe siècle, la visite d’une cellule de religieuse avec son lit étonnamment court (à l’époque, on dormait à moitié assis) et celle du «quartier de Monseigneur» (où séjourna notamment l’évêque Fénelon) avec son magnifique lavabo en porcelaine et son passage secret.

Le deuxième musée qu’abrite Notre-Dame à La Rose est donc le musée communal et est installé dans les anciennes salles des malades. Il s’agit d’un musée d’histoire locale et de folklore dont les sections les plus intéressantes sont celles consacrées aux armes, à la mode et aux industries (en particulier les carrières de porphyre).         

La glacière et le jardin. C’est une petite maçonnerie construite en 1860, comprenant un sas où l’on rangeait les victuailles et un puits de 10 mètres de profondeur et 8 mètres de diamètre où l’on isolait la glace de l’hiver par un matelas de paille. Cette glacière se trouve au fond d’une petite terrasse très ombragée où l’on enterrait les plus pauvres.

En contrebas on enterrait les bourgeois et les religieuses.

Le cimetière a été transformé en jardin de plantes médicinales aux vertus thérapeutiques, comportant des petites parcelles très prolifiques.

On y trouve entre autres :

  • la chélidoine pour brûler les verrues,
  • la rue une plante abortive,
  • l’absinthe,
  • la reine des prés, anti douleur depuis 2000 ans…..
  • la consoude pour cicatriser et souder les os,
  • la pulmonaire pour les problèmes respiratoires et
  • le sédum pour guérir les brûlures

Salle souterraine  : Dans cette salle se trouvent deux gisants dont peut-être Arnould, découverts au cours de fouilles dans la crypte sous la salle des malades.

Rebecq

Rebecq est traversée par la Senne et se situe dans la province du Brabant Wallon

Monument aux frères Solvay sur la place communale

Ernest et Alfred Solvay (1838-1922) inventeurs du procédé de fabrication de la soude 

Grand Moulin et Petit Moulin d’Arenberg

Situés de part et d’autre des chutes de la Senne : deux moulins à eau

Le Grand Moulin

Datant vraisemblablement du 13e siècle, le Grand Moulin fut reconstruit vers la moitié du 19e suite à un incendie et abrite aujourd’hui dans ses différents étages des expositions. Le moulin a conservé son imposante machinerie qui était actionnée par une roue à aubes d’un diamètre de 7,50m. Au premier étage, le Musée du Porphyre et des carrières retrace l’histoire de cette pierre extraite de la grande carrière de Quenast ainsi que la vie de ceux qui l’ont travaillée.           Le porphyre est une pierre d’origine volcanique très dure. C’est une roche qui servait notamment à confectionner les pavés routiers belges. Les carrières de Quenast, qui extraient du porphyre, forment la plus grande carrière à ciel ouvert d’Europe. Objectif : rendre hommage à ceux qui ont travaillé dans les carrières, et faire en sorte que les habitants se réapproprient ce pan d’histoire.

Ce moulin faisait partie de l’apanage des Seigneurs d’Enghien. Les terres d’Enghien – dont Rebecq faisait partie – furent rachetées par la Maison d’Arenberg en 1606. Le grand moulin fut détruit par un incendie en 1853. En 1860, le grand moulin comptait deux roues à aubes de 7,5 m de diamètre ainsi que trois paires de meules. La levée des vannes permettait d’entraîner le mécanisme intérieur. Ce moulin a toujours servi à moudre de l’orge, de l’avoine et du seigle. Vers la fin du XIXe siècle, on y installa une fabrique de soie artificielle en remplacement des meules. Pour pallier le manque d’eau en période d’étiage, il fut placé une machine à vapeur et la cheminée qui se dresse encore sur le site témoigne de cette époque. La fabrication de la soie artificielle ne connut de succès que peu de temps et on en arrêta la production vers 1910. Le moulin servit ensuite d’entrepôt à grain et au broyage de céréales destinées à l’alimentation du bétail. Il est resté en activité jusqu’en 1964.

Le musée du Porphyre

Photos anciennes, livres comptables, pavés, outils, objets divers et même une berline témoignent, au musée du Porphyre, de l’histoire des carrières (Quenast, Bierghes) avant la mécanisation. En complément, un film vidéo montre l’exploitation et les utilisations actuelles du porphyre.

Le grand moulin comprend :

  • la salle des machines : machinerie actionnée par une roue à aubes d’un diamètre de 7,5m.
  • Au premier étage se trouve le Musée du Porphyre qui témoigne du passé et du présent industriel de la région. Totalement rénové par la Commune et inauguré en avril 2017.
  • des expositions et autres manifestations culturelles.
  • une bibliothèque communale et le syndicat d’initiative de Rebecq.

Le Petit Moulin d’Arenberg

Il contient à l’heure actuelle une forge et une ancienne machinerie toujours en état de marche.
Monument et site classés (17-03-1980)

Le petit moulin, construit en 1756, fonctionnait grâce à une roue à godets qui fut remplacée par une turbine à eau en 1925. Il fut érigé pour moudre du froment, les installations du grand moulin ne permettant pas la mouture de cette céréale. Initialement, ce moulin comprenait deux paires de meules et on lui en rajouta deux autres vers la fin du XIXe siècle.

Dans le petit moulin, on peut assister à des démonstrations de meunerie ancienne. Son impressionnante machinerie, actionnée par la Senne et toujours en activité, est aménagée de manière à montrer les étapes de transformation du grain en farine.

Les annexes du petit moulin comprennent d’anciennes écuries rénovées, dans des bâtiments du XIXe siècle. Une de ces annexes abrite depuis peu la Maison de la Bière. En collaboration avec la Brasserie locale Lefèbvre, la Maison de la Bière vous révèle quelques secrets sur sa fabrication avant la mise en bouteille proprement dite. L’histoire de la fabrication de la bière, l’évolution de la brasserie des origines à nos jours, les types de bières, le processus de fabrication, les produits, etc. La visite se termine par la projection d’un film sur la Brasserie Lefebvre. Ce film explicatif et des panneaux didactiques rythment la visite. Sans oublier les outils de travail d’époque et les collections antiques et insolites.

A l’issue de la visite, une dégustation d’une bière au fût (25 cl) de la Brasserie Lefebvre est offerte à la Taverne d’Arenberg située à deux pas du musée.

La fameuse brasserie Lefebvre, située à Quenast en Wallonie, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, ne se visite pas.

La Brasserie Lefebvre, créée en 1876 au pied des carrières de porphyre de Quenast et jeune de six générations, est restée une entreprise familiale. Elle occupe une quarantaine de personnes et exporte environ 75% de ses volumes produits dans plus de 50 pays.

Vous connaissez la Barbar, l’Hopus, la Floreffe, la Blanche de Bruxelles, la Manneken Pils, mais connaissez-vous la Moeder Overste, la Saison 1900, la Newton et la gamme de Belgian fruitées ?

DAENS de Stijn Coninx

La haute cheminée de briques, la roue à aube de bois et les deux bâtiments carrés des moulins se reflètent encore et toujours dans le courant de la Senne. Ce «morceau» de XIXe siècle a d’ailleurs séduit l’équipe du film «Daens», dont l’action se déroule vers 1893.

Le réalisateur flamand Stijn Coninx a choisi de tourner plusieurs scènes de son long métrage sur le site des moulins de Rebecq, dits «d’Arenberg» (2005). Le prêtre alostois défenseur des droits des ouvriers, sa jeune paroissienne, la fileuse Nette Scholliers et le militant socialiste Jan De Meeter ont foulé les pavés, les champs et les berges du petit village, renvoyé le temps de quelques prises dans un 19ème siècle clair-obscur.

En Belgique au XIXe siècle, le prêtre Adolphe Daens se dresse contre la misère des ouvriers exploités par les filatures d’Alost. Son combat l’amènera à se confronter au patronat mais aussi à la hiérarchie religieuse. Une fresque sociale dominée par l’interprétation de Jan Decleir.

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