Alsace 2015
Cette excursion en Alsace fut organisée en août 2015 par Michel Lardinois: elle englobait différentes visites : visite du fort de Fermont, visites des villes de Metz, Strasbourg, Ostheim : Visite de la cave Froehlich, Eguisheim, Munster : Visite guidée d’une fromagerie et dégustation (fromage + champagne), le col de la Schlucht (Stosswihr), Le Valtin, Hohneck – Kastelberg, la route des crêtes et Berchigranges à Granges-sur-Volognes.
Visite du fort de Fermont avec trajet en petit train. Un ouvrage fortifié de la ligne Maginot dans le département de Meurthe-et-Moselle. Cette région est connue sous le nom de triangle de feu.
https://www.fort-de-fermont.fr
Ostheim, situé dans le département du Haut-Rhin : Visite de la cave Froehlich.
Logement à l’Hôtel « La Ferme Du Pape » à Eguisheim, le « berceau du vignoble alsacien » et classé « Village préféré des Français » au cours de l’émission diffusée sur France 2 le 4 juin 2013.
Munster : Visite guidée d’une fromagerie et dégustation de fromage.
Repas Marcaire (une tourte avec salade, puis du roïgabrageldi = des pommes de terre cuites à l’étouffée aux oignons et au lard, collet fumé et salade, du munster et une tarte maison (myrtilles) ou un fromage blanc au kirsch dégusté à la ferme auberge de Kastelberg, une ferme de transhumance à la décoration champêtre. Située au milieu des pâturages, à 1200 m d’altitude, accès par la route des Crêtes, par le col de la Schlucht et le Hohneck qui est le quatrième plus haut sommet du massif des Vosges.
jardin de Berchigranges (Granges-sur-Vologne)
Visite du superbe jardin de Berchigranges (Granges-sur-Vologne). Il se niche sur une ancienne carrière de granit à 650 mètres d’altitude. Une douzaines de jardins à thème dans une succession d’ambiances très différentes tout en gardant un lien avec le milieu si enchanteur de la forêt vosgienne. En 2005 il a été distingué par le « prix du jardin de l’année », décerné par l’Association des journalistes du jardin et de l’horticulture. Arrivé en deuxième position dans le classement 2013 du « Jardin préféré des Français« , émission animée par Stéphane Bern sur France 2.
« Pour installer leur éden sur ces crêtes vosgiennes, ils en ont déplacé des montagnes ! Manipulé des tonnes de granit, abattu 3000 épicéas, rapporté des milliers de mètres cubes de terre végétale.
Un travail acharné de 20 ans pour modeler le paysage, sculpter le terrain, apprivoiser l’eau, sélectionner, rechercher et acclimater plus de 4000 variétés de végétaux.
A 700 m de haut, l’ancienne carrière s’est mue en un paradis végétal opulent : le Jardin de Berchigranges, où se côtoient des espèces venues des plages de la Mer du Nord et des plantes himalayennes, en somme un joyeux méli-mélo de plantes originaires de régions de 0 à 4000 m d’altitude.
4000 variétés de plantes de l’hémisphère nord s’y développent en compagnie de la flore locale présente dans tous les massifs. La situation de moyenne montagne permet la culture d’une grande diversité de collections. La plus importante est celle de narcisses en avril et mai suivie de près par celle de pavots bleus de l’Himalaya et de primevères asiatiques.
La personnalité de ce jardin se découvre dans ses courbes, ses niveaux, sa « géométrie variable » qui surprend et envoûte tout à la fois, mais aussi à l’omniprésence de l’eau qui apaise et anime. On ne visite pas Berchigranges, on y vit des émotions.
De l’ensemble de tous ces éléments est né un jardin unique ou la poésie s’allie à la création pour une ode à la nature
Le visiteur parcourt ainsi sur trois hectares plusieurs petits jardins thématiques (le jardin de fraîcheur, le jardin de pluie, le jardin de cottage…) ainsi que des parcours plus « construits » tels que la grande rocaille ou le chemin du grand monde. Notre but a toujours été d’interpeller le public, tant par les odeurs que les couleurs ou les sons de la nature. A la manière d’un roman, le jardin de Berchigranges est plein de surprises, que les promeneurs découvrent chapitre après chapitre.
Les bâtiments de la graniterie n’étaient plus que ruines. La neige s’y infiltrait ; le chaos des carrières offrait le paysage fantasmagorique que l’on peut imaginer. Les granitiers, ayant exploité celle-ci pendant 15 ans, puis l’ayant abandonnée à la suite de la chute des cours du granit concurrencé par celui du Brésil, n’ont rien trouvé de mieux que de planter 5000 épicéas avant de partir, ce qui se faisait beaucoup à l’époque. Le paysage de la forêt vosgienne porte encore aujourd’hui l’empreinte de cette mode. La « ligne bleue des Vosges » doit son nom au fait que tout le massif a été planté à une époque, d’épicéas serrés.
Un travail de terrassiers
Le terrain était une moraine glaciaire d’où sortaient d’innombrables ruisseaux : pas étonnant que l’eau soit présente.
« Ce terrain n’était vraiment pas prévu pour faire un jardin », reconnaît Thierry Dronet. « Nous avons dû arracher 3000 épicéas, et nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait pas du tout de terre, même pas de quoi semer un sachet de radis. Nous avons donc fait venir 150 camions de terre, ce qui représente plus de 500 tonnes. Ceci nous a permis de créer les volumes, les formes, les courbes et les vallons, en tirant parti du relief, et surtout d’apprivoiser l’eau qui s’échappait. Il y a des endroits du jardin où l’on se retrouve avec 1,50 m de terre, d’autres où il n’y a que 10 cm. Parfois la roche affleure, révélant la qualité du sous-sol. Tout l’espace a été remanié. Il n’y a pas un mètre carré qui soit naturel. Les circulations d’eau sont entièrement artificielles. L’eau était présente partout, puisque c’est un terrain moranique. On la trouvait dès que l’on creusait à 50 ou 60 cm. Elle était incontrôlable ; passait là où elle voulait se frayer un chemin. Il y avait des résurgences sporadiques. Des parties de gazon ont été complétement arrachées. C’est un combat perpétuel. Il a fallu 7 ou 8 ans pour l’apprivoiser. L’étang existant – les granitiers avaient besoin de beaucoup d’eau pour refroidir leurs outils- était comblé. Il a été agrandi, puis une autre pièce d’eau a été créée pour qu’il n’y ait plus de débordements. Nous avons aussi réalisé des petits départs de ruisseaux. En cas de gros orages, je vais -dit Thierry- déplacer quelques pierres. Nous vivons en symbiose avec la nature, nous essayons de nous entendre au mieux avec elle ».
Rosiers plantés à la barre à mine
« Quant à la terre » ajoute Thierry passionné, « l’équipement qui, à l’époque, curait les fossés en plaine, nous en a fourni une bonne partie. De la bonne terre en décomposition à laquelle nous avons ajouté 50t de vase de l’étang.
Cela a fait un bon mélange et permis de créer un jardin infiniment varié de par la diversité du sol, des conditions de culture et de l’orientation. De toute façon, ici, quand on veut planter un rosier, on ne part pas sans la barre à mine !
Mais c’est ce qui donne son caractère à ce jardin. Nous aurions pu faire un jardin en Normandie, ou dans une région plus clémente, mais ce sont ces difficultés qui nous ont obligés à une création et à une adaptation intégrale.
Malgré la dominante acide, nous avons tout de même des plantes endémiques réputées pousser sur terrain calcaire. Je pense que nous avons des filons calcaires en sous-sol ».
La passion qui donne des ailes
La surface actuellement cultivée par Thierry et Monique est de 7000 à 8000 m², mais ils pensent traiter la surface totale d’ici huit ans, parce qu’ils ne sont que deux. D’ailleurs, ils agrandissent chaque année par tel ou tel coin différent des précédents. Leur courage leur attire des sympathies, tel ce curé âgé et collectionneur de plantes de montagne depuis 40 ans qui, sentant ses forces l’abandonner un peu, leur a offert toutes les plantes de son jardin, qu’ils se sont empressés de transférer dans la toute nouvelle rocaille de Berchigranges.
Histoire de s’amuser, ils ont aussi récemment créé la Chaussée des Géantes. Il s’agit de tout un ensemble inspiré de l’Irlande, reproduit avec des piquets d’acacias plantés debout et qui composent une sorte d’énorme rocaille de bois, au milieu de laquelle circule un chemin creux. Le but est d’y planter des variétés géantes « dont on pourra voir le dessous des jupons en se promenant » dit Thierry avec humour.
Parmi les nouveautés, il faut encore signaler la Chambre des Dames, jardin octogonal ceint d’une charmille, elle aussi octogonale, et parquetée de briques et de bois. C’est un lieu de repos fait pour se délecter des plantes à parfum anciennes.
Quatre mains
« Ce qui nous reste à faire maintenant », ajoute Monique, « c’est le dessert. Le plus dur est fait. Nous allons laisser une partie en sous-bois, car ils sont magnifiques ici. Il y a beaucoup de Molinia, de Luzula de Festuca. Ce jardin est un puzzle. Nous avons dix projets en cours. Si jusqu’à présent, nous avons joué avec l’eau, maintenant nous allons travailler avec les minéraux, le soleil et des végétaux qui ne poussent habituellement pas ici ». Depuis 17 ans, Monique collectionne patiemment les plantes. Horticultrice de formation, elle se passionne pour le monde végétal. Elle a accumulé les simples plantes qu’elle ramasse sur le bord du sentier et rassemblé tout ce qu’elle a trouvé au cours de ses voyages. Son jardin est une vraie pépinière. Et d’ajouter avec un air enjoué teinté de malice : « Thierry et moi, nous nous sommes rencontrés il y a six ans. Lui paysagiste a dédié ses connaissances à l’architecture du paysage, au rythme des volumes. Quant à moi, j’ai apporté dans la corbeille de la mariée quelques milliers de plantes, et le don très féminin d’assortir les végétaux par leurs couleurs, leurs formes, leurs floraisons. C’est pourquoi, les gens qui viennent ici croient qu’ils sont dans un jardin ancien. Si quelqu’un devait acquérir autant de plantes, il y engloutirait une fortune. Cela nous a été possible, parce que nous possédions déjà ces végétaux. Cela représente un travail de fourmi et des années de recherches. On peut dire que le jardin est jeune, mais il est la résultante de deux fois quinze ans de travail avec les compétences de deux personnes, plus quatre années de travail intensif du couple. A vrai dire, Berchigranges est un jardin de couple. Si j’avais été seule devant la tâche, poursuit Monique, je n’aurais jamais fait le jardin comme il est aujourd’hui. Si Thierry l’avait réalisé seul, il l’aurait sûrement conçu autrement. C’est un tableau fait à quatre mains. Ce qui est formidable, c’est la complémentarité. Les choses sont différentes, selon que c’est un homme, une femme ou un couple qui est le maître d’oeuvre.
Un jardin de caractère
Lorsqu’on parcourt le jardin, on se rend compte très vite qu’il s’agit d’un véritable tour de force. Cela représente des jours et des jours à plancher sur les catalogues des pépiniéristes. Avoir rassemblé autant de plantes diverses en si peu de temps tient de la magie ou tout au moins d’une excellente organisation et connaissance de chaque espèce. Les collections nationales de primevères et d’oeillets, grandes spécialités de Monique, sont époustouflantes. On est séduit par ce côté cottage anglais au beau milieu des Vosges, à 650m d’altitude.
On est émerveillé par cet écrin rassemblant autant de plantes rares, de collections parfois anciennes ou venant de l’autre bout du monde, que ce soit de l’Himalaya ou des dunes irlandaises, côtoyant des plantes sauvages patiemment acclimatées. Le tout forme un joyeux fouillis, organisé pour créer des scènes au charme infini, allant de la pergola de roses au jardin alpin, aux ruisseaux au potager et aux nombreux coins de repos.
Comme dans tout jardin anglais qui se respecte, le « Jardin de Cottage » de Berchigranges est sillonné par des allées de gazon. « Il y a vingt heures de tonte et de taille des bordures par semaine » explique Thierry. « Ce qui fait le plus rire les visiteurs, c’est de nous voir courir après la tondeuse à cause du relief. Il est impossible d’utiliser une tondeuse auto-portée. Ici je connais tous les cailloux, tous les écueils par coeur. C’est un jardin qui s’est moulé au terrain et non un terrain qui a été adapté au jardin, et c’est pourquoi il a ce caractère. C’est un jardin patience. »
Contre vents et…neige
Autre casse-tête. L’hiver ici est très rigoureux et arrive toujours soit trop tôt soit trop tard. Il peut y avoir des pointes à moins quinze ou moins vingt d’octobre à décembre. La neige ne s’annonce pas avant janvier/février. Entre-temps, les plantes ont subi de grands froids, sans être protégées par leur manteau de neige. Il arrive que la neige persiste jusqu’en avril, ce qui gêne énormément Monique et Thierry dans leur activité commerciale de vente de plants. « Les clients arrivent d’Epinal avec leurs petits escarpins aux pieds (quand encore ils arrivent à monter par la route verglacée). Quand ils parviennent ici, ils sont tous déçus d’apprendre que nous n’avons rien à leur vendre parce que tout est encore recouvert de neige. Cela s’est encore passé l’année dernière » ajoute Monique qui reconnaît que si la neige n’est pas toujours un avantage, les conditions climatiques des Vosges permettent l’adaptation des plantes d’altitude, et en particulier des Corydalis, des primevères japonaises, des Meconopsis betonicifolia qui adorent recevoir la rosée sur leurs feuilles le matin. La condensation est importante pour ces plantes qui ne se contentent pas de l’eau apportée aux racines. Elle a même essayé de planter un Meconopsis dans la rocaille sèche, c’est à dire au soleil et dans un sol très drainé – tout le contraire de ce que veut la fleur – et il est magnifique grâce uniquement à la fraîcheur et à la rosée matinale ».
Découvertes
« Il faut bien que nous ayons des consolations » renchérit Monique. « Ici, en moyenne montagne, nous pouvons faire pousser des plantes de plaine et des plantes d’altitude. Nous faisons venir des plantes d’en bas et des plantes d’en haut, et les faisons se rencontrer. C’est ce qui rend ce jardin intéressant, parce que, justement, on peut tester plein de choses. Non content d’avoir ce sous-sol, cet apport de terre multiple et divers, ces alternances d’ombre et de soleil, ces zones humides ou drainées, la situation géogaphique de moyenne montagne nous permet d’avoir un jardin d’expérimentation fabuleux, et on n’a pas fini de découvrir des choses. Nous avons fait une expérience avec le Mertensia maritima, une plante des dunes qui nous avait été offerte par un ami breton. Eh bien, ici, non seulement elle se plaît, mais elle se ressème, prolifère depuis trois ans et conserve même son goût d’huître iodée. Elle est à la place d’honneur dans notre potager, parmi les rangs des salades. Et pour en revenir à l’hiver, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Entre l’élaboration du catalogue et les 80 camions de terre que nous avons remuée cette année, nous n’avons pas besoin de faire de jogging. Les conditions extrêmes de climat sont à la fois un inconvénient et un avantage. Quand nous arrivons à Saint-Jean-de-Beauregard au printemps, avec nos plants minuscules par rapport à ceux des collègues de plaine ou du Midi, nous faisons triste mine. Par contre nombre de nos clients ont constaté que nos plants, élevés à la dure, sont plus résistants que ceux des autres. Ils viennent nous les acheter pour cette qualité. Nous ne pouvons pas pousser nos plantes, ou alors il nous faudrait un tunnel chauffé, et ce serait ruineux. »
Cette visite de début Mai est l’occasion de découvrir l’époustouflante collection de Narcisse (il existe + de 400 variétés ! ). La Narcisse est une fleur qui nous est chère au début du printemps, puisque dans les Vosges nous célébrons la Jonquille.
A Berchigranges que l’on trouve la plus grande collection d’Europe de narcisses, puisqu’on dénombre plus de 400 variétés différentes.
Le pavot bleu de l’Himalaya (Meconopsis betonicifolia) est ici à l’honneur. Originaire du Tibet, cette merveilleuse fleur bleue azur pousse en altitude. Particulièrement difficile à cultiver, le pavot bleu est ici à son aise, recevant la bonne hygrométrie et la fraîcheur idéale à son épanouissement.
https://www.berchigranges.com/fr/le-jardin-de-berchigranges.html#haut
A – LES ÉTANGS
Des miroirs pour kidnapper et s’approprier un petit coin de ciel où s’épanouit toute une vie : libellules et autres insectes, têtards, grenouilles, truites et même parfois avant le réveil du jardinier, hérons ou canards sauvages.
B – LE JARDIN DE COTTAGE
Inspiré des jardins de cottage anglais on en trouve tous les ingrédients : pergola en bois naturel ornée de rosiers anciens, entrelacs de buis, potager, plantes anciennes et plantes sauvages, contraste entre allée gazonnée et massif à l’allure faussement spontanée.
C – LES JARDINS DE FRAÎCHEUR
L’eau y sommeille, jaillit de terre, ruisselle, cascade, stagne, s’infiltre, glougloute, éclabousse, elle donne le tempo et apporte la fraîcheur nécessaire aux primevères d’Asie et au pavot bleu de l’Himalaya…
D – LE TALUS
Rideau de feuillage chamarré où se cachent les silhouettes des troncs à écorces satinées et colorées : rouge soyeux pour le prunus du Tibet, blanc crémeux rose pour les bouleaux.
E – LA CASCADE DE ROSIERS
Lisière de rosiers botaniques annonçant un changement de décors et d’ambiance.
F -LE JARDIN POURPRE
Écarlate, cramoisi, rubis, carmin, grenat, incarnat. Écorce, tige, feuille, fleur, ici le pourpre se décline à toutes les saisons et se conjugue sur tous les tons.
G – LA CHAUSSÉE DES GÉANTS
Jardin en trois dimensions où l’on est invité à circuler, pénétrer, s’infiltrer au plus près des plantes. On peut les aborder par-dessous ou par-dessus, faire une halte dans le salon de thym sur les bancs de verdure. Jardin rappelant les chemins creux où l’on peut laisser vagabonder son imagination, les yeux à la hauteur des narcisses au printemps, à l’ombre des plantes géantes plus tard dans la saison.
H – LA GRANDE ROCAILLE
Du grain de sable au roc de granit, tout cet univers minéral a été entièrement aménagé pour accueillir tout un monde végétal bien particulier: ici les plantes sont des joyaux offerts par la nature a ceux qui sauront les observer.
I – LA SARABANDE DE FEUX FOLLETS
Les gammes de terre brûlée et d’orangé en passant par le violet s’interpellent pour embraser ce coin du jardin : peut-être y rencontrerez-vous le spectre d’un arbre calciné.
J – LA CHAMBRE DES DAMES
Jardin clos pour emprisonner les senteurs, sucrées, anisées, mentholées, épicées, et même chocolatées, il y en aura pour tous les nez.
K – LE JARDIN FLIPPER
Passez d’un univers géométrique et végétal au chaos minéral, de l’horizontale à la verticale. Engagez vous dans un monde dominé par la ligne droite et l’ordre imposé par l’homme pour vous retrouver dans un univers où la courbe et la nature retrouvent leurs pleins droits. L’homme face à lui-même est dans une impasse : seule la nature lui permet de se retrouver.
Le flipper représente la rigueur géométrique du jardinier qui impose son diktat à la nature. Dans la prairie, le contraste règne entre les espèces sauvages et horticoles, où on laisse les plantes se débrouiller entre elles, afin de créer un fantastique kaléidoscope avec la biodiversité qui y vit.
Labyrinthes qui ne nécessitent pas moins de cinq tailles annuelles
L – LE CHEMIN DU “GRAND MONDE”
Le minéral accompagne le végétal et déroule un sentier de granit vosgien qui accueille aussi des pierres venues d’autres contrées : Islande, Ecosse, Irlande, Tunisie, San Francisco, Hong Kong, Brocéliande, etc. Le sentier devient mur, la pierre devient pavé, puis gravier, puis sable et se perd dans un dédale de rochers. Le mur se dédouble, serpente entre les arbres, disparaît, rebondit, renaît, dessine des cercles, se transforme en pont, s’éloigne et s’évapore.
M – LE JARDIN DE PLUIE
Ce jardin sans artifice est un hymne à la pluie. Il sera ouvert uniquement les jours pluvieux, pour une promenade romantique avec ou sans parapluie.
N – HEDERA DES VILLES – HEDERA DES CHAMPS
Dans l’esprit du Land’Art nous avons créé un jardin tout en bois, (sol en rondins d’épicéa, mur « serpent » en acacia), que nous abandonnons aux Hedera (lierres) : qu’adviendra t-il au fil des ans ?
O – LE JARDIN AIL ET OUILLE
Le serpent de bois se transforme en serpent de pierre pour créer, sur une surface identique et à la même orientation que la terrasse précédente, une ambiance totalement différente. L’usage du minéral et de la couleur “grise” donne une impression d’aridité. Vous êtes dans le domaine des plantes piquantes et épineuses mais aussi des Alliums.
le « Jardin ail et ouille » qui mêle plantes piquantes et alliums a déjà repris ses couleurs grises et pourpres.
P – LA ROCAILLE FRAÎCHE
Témoin du passé, cet endroit vous raconte l’histoire du jardin. Les blocs rocheux témoignent d’une époque très très ancienne qui a donné naissance à la moraine glaciaire qui est sous vos pieds. Des pierres plus ou moins taillées vous parlent de cette période où BERCHIGRANGES fut une carrière de granit.
Q – LE JARDIN DE GRAVIER
Retour aux sources pour cette version contemporaine du « jardin de cottage ». Installez-vous à l’ abri du «Kiosque aux oiseaux » et écoutez passer le temps.
Septembre
Septembre, ce sont avant tout le festival des graminées, des asters, des Actaeas, des colchiques, Schizostylis, mais aussi cette année des colorations précoces. Le lieu est baigné de calme et de lumière, ça y est, on est envoûté…
la graminée Stipa ’barbata’ (’pulcherrima’). Elle pousse dans les éboulis rocheux rocailleux. Ses longs filets argentés se balancent au gré du vent. Superbe…
La pépinière « Un Jardin de Cottage » est implantée au sein même Jardin de Berchigranges.
(rosiers anciens, buis, plantes anciennes et sauvages, et allées gazonnées)
Elle est là pour permettre aux visiteurs de se procurer certaines des plantes présentes au jardin, dans la mesure où celles-ci sont disponibles à la vente.
En résumé, le Jardin de Berchigranges est né de la rencontre d’un couple avec un lieu magique et d’un travail tout en harmonie et complicité. Il se niche sur une ancienne carrière de granit à 650 mètres d’altitude. Des tonnes de terre et un travail patient ont permis d’y implanter une douzaines de jardins à thème dans une succession d’ambiances très différentes tout en gardant un lien avec le milieu si enchanteur de la forêt vosgienne.
RÉOUVERTURE 15 AVRIL 2021