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La permaculture à l’école

Introduction

En ces temps incertains de crises économique et financière, qui remettent notre société ultra-consommatrice et ultra-destructrice de la nature en question ; au moment où le réchauffement climatique menace toutes les espèces (jusqu’à la disparition, envisagée par certains, de l’Homme lui-même), il s’avère urgent d’entretenir un rapport plus naturel avec cette terre « que nous empruntons à nos enfants ».

C’est dans ce but que, depuis 10 ans déjà, la Société Royale Horticole de Gembloux sollicite des relations privilégiées avec les écoles communales et libres de l’entité en vue de  créer,  dans  chaque  établissement, un jardin cultivé  en  permaculture.

Que faut-il entendre par « jardin cultivé en permaculture » ?

Définition

Il s’agit de cultiver un maximum de fleurs et de légumes, les plus diversifiés possible, sur une surface restreinte; non pour obtenir une récolte abondante, mais pour faire découvrir et goûter aux enfants les plantes les plus courantes (qu’ils ne connaissent plus) et leur montrer comment elles évoluent « de la semence qu’on sème à la semence qu’on récolte ».

En espérant que les enfants créeront chez eux « leur » jardin dans lequel ils sèmeront « leurs »graines ou repiqueront « leurs » plants rapportés de l’école. Fiche signalétique

Description de l’action

Ces jardins pédagogiques cultivés en permaculture s’adressent aux enfants âgés de 3 à 12 ans. Ils visent aussi à rappeler, à la plupart des parents et des enseignants, des notions dont ils ont probablement entendu parler, mais qu’ils ne maîtrisent plus.

Descriptif du jardin

jardin « permaculture » pour enfants (à l’école).

Longueur

de 2 à 3, 4, 5 mètres ou plus, en fonction de l’espace disponible, du nombre d’élèves, de l’intérêt des enfants pour cette activité etc…

Largeur

1 m 50 maximum pour que les enfants puissent avoir accès à toute la surface en étendant le bras (pour semer, repiquer, nettoyer etc.) sans devoir marcher dans le jardin.

On ne bêche pas ce jardin, les plantes y poussent constamment comme dans la nature. Pour garder le sol meuble, les enfants grattent les endroits nus avec une serfouette et pour l’ amender, ils y incorporent du compost, des déchets de cuisine, du marc de café, des tontes de pelouse, des feuilles mortes etc.

Ce jardin sera entouré d’une clôture basse (ou billes de chemin de fer) pour éviter que les enfants ne passent et repassent dessus. Il faut en effet leur apprendre à respecter leur travail ou le travail des autres.

Outils à conseiller

serfouette, plantoir, râteau, arrosoir, binette, griffe à 3 dents, cultivateur, petite pelle. Prévoir des vêtements pratiques, souples et lavables à la machine. Eventuellement des bottes, un tablier avec poche ventrale (pour y mettre de côté graines, belles feuilles, cailloux et autres trésors…)

Matériaux intéressants

rondins de bois, galets, briques et tuteurs peuvent servir à composer plates-bandes, et bordures au gré de leur imagination. Les pots de terre en attente peuvent servir de pièges à escargots.

Légumes à semer ou à repiquer

radis (à consommer en classe), carottes, pieds de tomates (plante qui pousse en hauteur), quelques plants de pommes de terre (elle deviendront pochoirs), potirons et courgettes (pour l’exubérance de leur feuillage), quelques plantes aromatiques (thym et ciboulette) etc.

La découverte des mille trésors de l’univers des plantes passera aussi par des végétaux communs, résistants et présentant des attraits bien définis. Les textures différentes, les odeurs et les saveurs doivent guider les choix .

Pour autant qu’on dispose de plus d’espace, on pourrait envisager de planter outre des légumes et des fleurs :

  • De la lavande et toutes les aromatiques qui éloignent fourmis et parasites du potager, et sont bien sûr source de jeux et de travaux manuels (reconnaissance des odeurs, confection de sachets odorants et d’herbes séchées pour la cuisine par exemple.)
  • Des Lobélies à grandes fleurs, sans épines, qui outre ses abondantes fleurs roses, possède des feuilles pourprées et persistantes.
  • Des écorces décoratives comme celles teintées de rouge du cornouiller blanc (Cornus alba) qui animent les mois d’hiver en compagnie des persistants.
  • Les baies des cotonéasters et sorbiers des oiseleurs (Sorbus aucparia) qui colorent l’automne et se prêtent aux expériences, collages et pots-pourris sans risque.
  • Le feuillage feutré du saule laineux (Salix lanata) et du séneçon (Senecio) qui sont agréables à effleurer, comme celui de « l’oreille d’ours » (Stachys lanata), une vivace.
  • Parmi ces dernières, l’alchémille, douce au toucher qui recueille les gouttes de rosée miroitant dans le soleil du matin

Quand les petits jardiniers prendront possession de l’espace, l’adulte ne devra jamais les obliger à entretenir ce jardin comme il le désirerait lui-même. L’initiative doit venir des enfants, l’adulte n’intervenant que pour les aider dans certains travaux ou répondre à leurs questions.

Le jardin doit être un fabuleux terrain de découvertes et d’expériences de toutes sortes.

En plus, comme il n’exige pratiquement qu’un petit entretien, il ne pose guère de problème durant les périodes de vacances, la nature poursuit simplement son œuvre.

Les rameaux souples et aérés du deutzia qui s’opposent aux formes érigées des forsythias et au port compact de l’oranger du Mexique (Choisya ternata) quand on le taille.

Attention toutefois aux plantes dangereuses

Toute la plante : Aconit, belladone, datura, digitale, ancolie, anémone, pulsatille, arum, cytise, fritillaire,

Feuilles et fruits : Buis, muguet, troène, laurier-cerise,

Bulbes : colchique, narcisse, cyclamen

Ecorce et fruits : Daphné, if

Suc laiteux : Euphorbe

Feuilles et fleurs : laurier rose

Fruits : Chèvrefeuille, coloquinte, fusain d’Europe, genévrier, houx, lierre, viorne boule de neige, viorne obier, symphonie.

Fleurs : Genêt à balai.

Autour du jardin

L’enseignant(e) (ou le délégué local de la Société Royale Horticole de Gembloux ou un parent ou le grand-père d’un élève) entretient le jardin, avec l’aide des enfants, durant les temps libres ( récréation, temps de midi, mercredi après-midi, temps des garderies etc.)

Activités extérieures :

  • Observer la qualité du sol
  • apporter terre meuble, compost, argile compacte, terre glaise etc.
  • Observer la germination des plantes, l’émergence d’une plantule, l’apparition de fleurs et de fruits
  • Semer différents légumes et différentes fleurs
  • Observer l’évolution des plantes (celles qui poussent vite, celles qui poussent lentement, les rampantes, celles qui poussent en hauteur etc.)
  • Varier les conditions de pousse (au soleil, à l’ombre, terrain humide, terrain sec, argileux etc.)
  • Bouturer ou transplanter des rosiers, des groseilliers, des noisetiers etc.
  • Entretenir le jardin (enlever les mauvaises herbes, arroser par temps sec, semer ou récolter…)
  • Chaque élève pourrait cultiver (être responsable) d’une plante.
  • Expérimenter l’efficacité des engrais (comment poussent les plantes là où il n’y en a pas.)
  • Analyser sommairement le sol
  • Déterminer un sol calcaire ou basique selon les plantes sauvages qui y poussent.
  • Donner à l’enfant la possibilité d’emporter des plantes à repiquer chez lui
  • Semer un pré fleuri
  • Calcul des intervalles à laisser entre les différentes plantes (radis – salades – cardons – courgettes)
  • Fabrication de mangeoires, de nichoirs, d’abris pour les abeilles sauvages etc.

Activités en classe :

  • Calcul de la surface du jardin
  • Calcul du rendement du jardin
  • Calcul des engrais à apporter
  • Calcul du pourcentage de réussite des semis
  • Calcul de la pousse d’une hampe florale de l’amaryllis et report sur une courbe
  • Etablissement d’un plan de culture
  • Explication de la rotation des cultures
  • Comment cultiver « biologiquement » son jardin
  • Comparer les prix de vente et les prix de revient des légumes cultivés ou achetés
  • Estimation du temps nécessaire à la formation des fleurs ou des légumes
  • Recherche de documentation sur le jardinage, classement de ces trouvailles

Avantages :

Ces activités rapprocheraient les enfants de la nature, éveilleraient leur curiosité, susciteraient leurs observations. Elles leur feraient découvrir le sens des responsabilités, la valeur de la récompense de l’effort fourni et, surtout, l’immense fierté de créer personnellement quelque chose. Rappelez-vous vos propres expériences.

Il faut :

  • Transmettre des connaissances ancestrales, des savoir-faire qui risquent bientôt de se perdre si on n’y prend garde
  • Promouvoir les traitements « bio » (Coccinelles, leurres collants, voiles de protection…) contre les insectes nuisibles .
  • Promouvoir la biodiversité
    • en recommandant de planter des haies
    • en proposant plusieurs variétés d’un légume
    • en conseillant de planter des arbres fruitiers (anciennes variétés résistant aux maladies, traitements « bio » etc.)
    • en faisant découvrir des légumes étrangers (que vous pouvez voir dans « Le jardin des hommes » au Centre Technique Horticole de Gembloux, La Sibérie)
  • Lutter contre la malbouffe
  • Faire redécouvrir aux enfants le goût des aliments sainement cultivés
  • Apprendre à fournir un effort qui sera récompensé par la réussite du jardin
  • Apprendre à l’enfant à respecter les engagements qu’il a pris ( ses responsabilités) en lui faisant entretenir des plantes sur une longue durée (arroser, nettoyer, sarcler etc.)
  • Apprendre à acquérir la notion de temps en établissant un calendrier (Saisons, mois, année.. Pétunias, lobelias, cosmos, capucines et lavatères se sèment au printemps
  • Campanules des murs, géraniums vivaces et alchémilles se plantent en fin ou en début de saison.
  • Apprendre qu’enfouir les bulbes et rhizomes à l’endroit et à la bonne profondeur peut se faire avec crocus, iris et muscaris.
  • Planter un groseillier, des pieds de framboisiers et un mûrier grimpant qui fourniront de quoi confectionner de succulentes tartes et confitures.
  • Aménager une mare avec quelques plantes aquatiques et grenouilles. Des insectes viendront ensuite y prospérer et serviront de repas aux grenouilles
  • Donner l’occasion aux enfants de se rendre compte de leurs potentialités et ainsi leur permettre a avoir confiance en eux-mêmes.
  • Projets
  • Créer une mare entourée de pierres plates
  • Installer des mangeoires pour l’hiver et des nichoirs pour le printemps.
  • Planter des sorbiers, de sureaux etc. pour fournir de la nourriture aux oiseaux
  • Créer un jardin de plantes parfumées.
  • Créer un coin bonsaï (dans des pots de céramique)

Quelques réflexions

Jeannine Deunff a écrit :

« Quand on soigne un jardin,
on se rend compte
de ce qui est réversible et irréversible.
Les gestes ne sont pas sans conséquences :
on s’aperçoit
alors de la fragilité de la vie.
Le jardinage amène l’enfant à comprendre
l’irréversibilité de la mort. Ceci pour une plante, un arbre, une forêt.
Il saisit ce qu’est une catastrophe écologique, mais aussi
unéquilibre écologique.
Il se sent responsable de son jardin,
c’est lui qui l’a planté et entretenu,
de même que l’homme est responsable
à l’échelle de la planète…. »

Jeannine Deunff ajoute :

A ce stade, il n’est pas facile de savoir si notre travail a porté
  ses fruits.  L’évaluation se fait trente ans
après quand, adulte, il sait ou non se
comporter dans une forêt, jette ou non ses mégots ou ses ordures
par terre…. Mais nous avons bon espoir.

De ces gestes précis et calmes effectués par des amoureux de jardin, de la paix et de la beauté qui naissent des plantations, il reste toujours quelque chose.

La maîtrise de soi, le travail, le respect de l’environnement et le goût de la liberté sont des valeurs que le jardin nous renvoie comme un miroir.

Il importe peu, finalement, que les enfants réalisent ou non un « beau » jardin, pourvu que les instants qu’ils y vivent marquent positivement leur mémoire.

Faut-il sacrifier un bout de terrain à un jardin destiné à son enfant ? Dix, vingt ou trente m² de bonheur et de saines activités sans cesse renouvelés valent certainement mieux aux yeux des 3-12 ans que 100 m² de pelouse bien tondue.

Réactions  attendues :

Par leurs judicieuses remarques, les enfants obligent leurs proches à soigner leur propre jardin. Ils forcent la générosité des parents, élus, jardiniers des espaces verts, pour obtenir semences, plantes et outils.

Ils peuvent organiser un concours des écoles fleuries dans l’entité et ainsi être fiers de leurs réalisations.

Objectifs

Objectifs généraux

Au moment où le monde entier a le regard fixé sur la conférence de Copenhague concernant la limitation de « l’effet de serre », en vue de préserver la nature ; nous devons sensibiliser les gens à l’importance primordiale de cette Nature pour tous les êtres vivants et pour l’Homme en particulier, et les inciter à tout faire pour la redécouvrir et la respecter.

  • Nous voulons agir en faveur de la sensibilisation au problème de la biodiversité, de la sauvegarde du patrimoine écologique y compris les plantes cultivées, de la protection de l’environnement, de la qualité de la vie et de l’alimentation par des actions d’information, d’initiation et de formation » Catherine Mathys.

Objectifs pour les enfants

La sociabilisation

Les enfants apprennent à travailler en groupe, à s’aider mutuellement (coup de main, apport d’informations), à n’intervenir qu’à leur tour, à respecter une consigne etc.

Apprendre la notion du temps et de l’espace

Planter ou semer à la bonne saison.

Attendre que la graine semée germe, puis sorte de terre, fasse des feuilles puis des fruits.

Récolter les fruits, se délecter des récoltes, faire pousser les aromatiques nécessaires aux petits plats du dimanche et pique-niquer avec les produits du potager seront les occupations pour l’été.

Semer, planter, bouturer, tailler et bêcher entre autres apprentissages intéressants se font au printemps et à l’automne. Ces activités permettront aux enfants de connaître le cycle du jardin sur l’année entière.

Notion de respect

Les enfants font régner l’autodiscipline autour de leurs plantations, Ils invitent les visiteurs à respecter leurs plates-bandes ou leur jardin.

Les jeunes travaillent en groupe pour apprendre à se respecter, à respecter leur travail, le travail des autres, les choses, les animaux et finalement les hommes.

Déroulement de l’animation

Quand ?

En dehors des heures de cours. C’est-à-dire pendant les récréations, le « temps de midi », les garderies, les mercredis après-midi.

Durée de l’activité ?

Une heure ou plus selon les circonstances ou l’intérêt des enfants.

Formation du groupe (nombre, âges…) Un groupe d’une dizaine d’enfants serait l’idéal. Ainsi, l’animateur pourrait s’occuper de chaque enfant ; lui donner la parole, lui proposer quelques exercices pratiques, l’aider le cas échéant. Il veillera à laisser l’enfant libre dans son expression (les plus timides préfèreront probablement réaliser un travail plutôt que s’exprimer en public.)

Exemple d’une « Activité du jour »

  • Faire connaissance avec les enfants, se présenter, les laisser se présenter (on pourrait inscrire le prénom de chaque enfant sur une étiquette autocollante)
  • Prendre connaissance de l’activité proposée, des outils, des plantes à repiquer…
  • Donner des consignes de participation
  • Distribuer le matériel (à respecter et à utiliser sans blesser les autres enfants).
  • Attendre leur tour pour travailler

Finir l’animation = relier l’animation

  • à l’école : les enfants auraient la possibilité de repiquer une fleur dans un pot qui serait destiné à l’école par exemple.
  • à la maison : ils pourraient recevoir quelques plants de salade à repiquer chez eux (même dans un parterre)

Technique d’animation

Mise en situation

La situation met en scène le vécu quotidien et permet d’en prendre conscience.

Cette démarche permet à chacun d’entamer une réflexion personnelle sur les attitudes quotidiennes de la famille.

Travail de groupe

Il favorise le partage d’expérience et diminue le sentiment de solitude ressenti par certains. Le groupe et l’animateur peuvent s’épauler, ébaucher ensemble des solutions.

Le vécu de l’enfant

Les enfants sont amenés à « vivre » l’animation. Même s’ils « imitent », ce genre de situation les amène à avoir des sensations corporelles et mentales qui leur permettront de mieux intégrer la notion de « bien-être », de valorisation de soi, de joie de la réussite.

Quelques ficelles pour l’animation

  • Se présenter mutuellement
  • Faire sentir à l’enfant qu’on s’adresse à lui en tant que personne respectable et respectée
  • Donner la parole et une activité, tour à tour, à chaque enfant
  • Ne pas « imposer » les découvertes, mais les suggérer, les faire découvrir par les enfants eux-mêmes. L’enfant doit parler, exprimer son intérêt, ses sentiments, son vécu etc.
  • Inviter les plus « remuants » à s’asseoir près de l’animateur, les interroger, leur donner des responsabilités afin qu’ils puissent « bouger », exprimer leur hyperactivité, sans déranger les autres.

Inviter les plus timides à « faire » des choses plutôt qu’à les exprimer verbalement

Piste de réflexion sur la permaculture

Pourquoi s’intéresser aux plantes ?

  • Pour retrouver des légumes anciens afin de varier nos saveurs.
  • Pour cultiver sainement nos légumes afin qu’ils gardent toutes leurs qualités et leur bon goût. ( sans pesticide, sans insecticide, sans fongicide qui, trop utilisés finiront bien par nous nuire un jour ou l’autre),
  • Sauvegarder des procédés de culture propres aux amateurs, leurs astuces et leurs petits trucs, fruits d’une expérience plusieurs fois millénaire.
  • Faire en sorte que des connaissances ancestrales, de toute première nécessité, ne soient pas oubliées en une ou deux générations.
  • Inculquer aux enfants des techniques de base, des pratiques ancestrales de subsistance qui les rendront indépendants de fournisseurs de services, de légumes et de fruits frelatés.
  • Assurer les enfants de manger frais, de manger bon, de manger sain.

Importance de la biodiversité

Nous devons apprendre aux enfants à reconnaître et à sauvegarder l’immense variété des semences de fleurs et de légumes, des arbres fruitiers et d’ornement. (Sur 3000 variétés de pommes, combien en retrouvez-vous au rayon des fruits ?)

Actuellement encore, des chercheurs explorent les parties les plus reculées du monde pour compléter leurs collections de plantes, d’insectes etc., pour les analyser et en retirer des substances susceptibles de guérir les hommes.

Importance des animaux

Les enfants pourraient construire des abris pour les abeilles sauvages, des mangeoires pour les oiseaux, élever quelques poissons ou autres animaux, observer la faune du jardin (vers, coccinelles, papillons, insectes divers…).

Ainsi, s’ils n’ont pas la chance d’avoir un animal chez eux, ils seraient quand même en contact direct avec les animaux de l’école.

Sur les enfants

Que peut apporter le jardinage aux enfants ?

  • Ils doivent savoir que, actuellement, les apiculteurs se désolent de la grande mortalité de leurs abeilles à cause des pesticides. Or, sans abeilles ou insectes, plus de pollinisation naturelle. Les plantes étant mal fécondées fourniront de moins en moins de fruits…
  • Il leur apprend tout simplement le nom des fleurs, fruits et des légumes les plus courants, leur montre leurs formes, leur fait apprécier le parfum, le goût de chacun.
  • Il leur apprend à respecter la vie, les plantes, les choses
  • Il les rapproche de la nature en les protégeant du monde factice où les plonge une société axée sur le plaisir virtuel (film, TV, vidéo, MP3, ordinateurs, internet, jeux de rôle…). Les enfants sont de plus en plus coupés des réalités de la vie et vivent dans un monde où apparemment, il suffit de profiter de l’existence et…du travail des autres. Ils sont ainsi très mal préparés à « faire leur place au soleil ».
  • Il permet de rapprocher les générations en offrant l’occasion aux plus anciens de partager leurs expériences avec des plus jeunes. ( N’oubliez pas que si nous n’y prenons garde, en l’espace de deux générations, la vôtre et celle de vos enfants, la plupart des notions de jardinage seront ignorées par la majorité de la population.)
  • Il éveille leur curiosité et suscite leurs observations
  • Il les incite à respecter leur environnement direct, à prendre conscience de la fragilité de la terre, à faire en sorte de ne plus l’exploiter à outrance.
  • Il leur fait découvrir le sens des responsabilités (Il leur montre les conséquences de leurs actes s’ils n’ont pas arrosé ou entretenu leur jardin, s’ils n’ont pas semé ou repiqué à temps, à la bonne période etc., ils connaîtront des déboires face aux dégâts occasionnés.)
  • Il fait comprendre et intégrer le sens de la récompense à l’effort fourni (belle récolte si le travail a été bien fait, si les enfants ont bien respecté les règles de culture etc.)
  • Il apporte aux enfants l’immense fierté de créer personnellement quelque chose de valable, de découvrir leurs potentialités, souvent insoupçonnées. Ce sentiment renforce leur confiance en eux et les prépare à affronter plus sereinement les problèmes de l’existence.

Petites activités complémentaires

A l’école

  • Rédiger un texte sur le jardin (rédaction)
  • Rédiger un poème sur une fleur
  • Pendre une réflexion personnelle à chaque branche d’un petit arbre
  • Planter un arbuste ou un arbre
  • Cultiver une fleur pour la fête des mères de sa maman
  • Préparer un sachet de plantes parfumées à offrir à sa maman
  • Dessiner une fleur ou une plante en expliquant leurs usages
  • Cultiver quelques plantes en pot (d’extérieur ou d’intérieur)
  • Réaliser un herbier (légumes – fleurs – arbres)
  • Visiter des parcs et jardins célèbres
  • Visiter une pépinière et en rapporter quelques plantes à repiquer
  • Créer une mare
  • Faire un calendrier des saisons
  • Créer une plate-bande fleurie
  • Observer des plantes au binoculaire
  • Jeu de devinettes : expériences au jardin
  • Montage de diapositives sur le jardin, les insectes etc.
  • Promenade d’observation des plantes et insectes divers.
  • Puzzle : les différentes parties de la fleur
  • Cuisiner avec des fleurs
  • Semer un pré fleuri

A la maison

  • Utiliser des plantes condimentaires pour cuisiner un plat
  • Faire un bouquet de fleur pour sa maman
  • Fabriquer un nichoir, une mangeoire pour les oiseaux
  • Préparer des légumes cultivés dans le jardin de l’école
  • Récolter et faire sécher des plantes parfumées
  • Créer une recette de cuisine
  • Chercher une plante dont le goût disparaît quand on la cuit
  • Chercher un légume qui sent mauvais quand on le cuit
  • Chercher un légume qui sent particulièrement bon quand on le cuit.

Bibliographie

  • Jardinage amusant, Idées et projets originaux pour jeunes jardiniers Karyn Morris (éd. Chantecler)
  • Jardinier en herbe, par le docteur Cécile Bolly, éd. Casterman
  • Fiches « Jardinons à l’école » Gnis service développement, 44, rue du Louvre, Paris
  • Découvre les plantes et crée ton jardin (D. et Ph. Joly éd. Mango)
  • Jardiner avec les enfants (éd. Bornemann)  (pour les adultes)
  • Le grand livre des plantes aromatiques L. Bourgeois éd. Rustica 2007
  • Jardiner les fleurs parfumées M-H Loaec, éd. Hachette 2003
  • Copain des jardins (Recettes pour préparer, créer, composer, entretenir un jardin) éd. Milan
  • Brouette des parcs et jardins (créations ludiques, réalisation de jardinières et autres activités) province de Namur (1999). Tél. 081/22.55.60
  • Valises pédagogiques jardinières (initiation au jardinage), province de Namur (2001) Tél. 081/22.55.60

Site destiné aux enseignants et aux parents curieux qui veulent découvrir les plantes et créer un jardin dans la cour de l’école (jardinières ou grandes vasques).

Remerciements

Grand merci à monsieur Gérard PIRSON, délégué de la Société Royale Horticole de Gembloux à Ernage qui, depuis plusieurs ans, a conçu et entretenu bénévolement, avec l’aide des enseignantes, le jardin didactique d’ Ernage cultivé en permaculture.

Grand merci à monsieur Guy DETHY, délégué de la SRHGx à Lonzée, qui entretenait bénévolement le jardin didactique de l’école communale de Lonzée.

CONCLUSION

Vous vous demandez sans doute pourquoi je me suis tellement impliqué, durant 54 ans, dans le développement des activités de la Société Royale Horticole de Gembloux ?

J’ai  d’abord constaté que les jeunes se désintéressaient de plus en plus du jardinage et que de nombreuses industries alimentaires préféraient engranger de gros bénéfices, plutôt que de veiller à la bonne santé de leurs clients. 

En tant qu’enseignant, j’ai donc pensé qu’il était  grand temps de remettre des connaissances millénaires, et surtout vitales, au goût du jour afin que nos enfants se réapproprient une partie importante de leur indépendance alimentaire et se nourrissent plus sainement.

La seconde motivation de mon engagement, c’est que j’ai voulu participer, dans la mesure de mes modestes moyens, à la pérennité d’une des civilisations les plus avancées du monde; une civilisation qui respecte chaque citoyen (école pour tous, emplois corrects, hôpital à disposition, sécurité sociale généreuse etc.) et permet, à ceux qui le désirent vraiment, de se faire une place de choix au soleil. 

J’aimerais que nos jeunes gardent toujours cette possibilité de vivre dans les meilleures conditions possibles car, réflexion faite, c’est quand même nous qui avons le mieux vécu depuis l’existence de l’Homme. Non ?                                                                                      

Si vous pensez comme moi, affiliez-vous donc à la Société Royale Horticole de Gembloux ; ou mieux, participez à la gestion de cette société qui sème du bonheur depuis 136 ans.

                                                                          Eugène LAHY

                                       Président de la Société Royale Horticole de Gembloux

Auteur/Autrice