IL FAUDRA BIENTÔT ADAPTER NOS HABITUDES ALIMENTAIRES !
Car, vu le changement climatique, les Nations-Unies prédisent une crise alimentaire.
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Extrait d’un article de Joeri Vlemings, le 8 août 2010. Source : NBC News, NewYork Times
Selon un rapport des Nations-Unies, si la température sur terre devait augmenter de 2 degrés, les problèmes pour l’approvisionnement en nourriture risqueraient de devenir très préoccupants : au moins 100 millions de personnes pourraient souffrir de la faim.
Comme l’espèce humaine continuerait de se développer, en 2050, nous risquerions de connaître une pénurie alimentaire mondiale. Il faudrait donc, dès à présent, adapter nos habitudes alimentaires et manger moins de viande.
Plus de cent experts, de 52 pays, ont établi ce rapport concernant l’influence du réchauffement climatique global sur l’agriculture. Le fait qu’un résumé de ce rapport est aujourd’hui (8 août 2010) étudié à Genève par un panel de chercheurs internationaux (IPCC) indique que le temps presse pour réagir au plus tôt aux changements climatiques qui nous menacent.
Selon Cynthia Rosenzweig, une des principales auteures du rapport des Nations-Unies et chercheuse au NASA Goddard Institude for Space Studies, nous pouvons déjà agir dès maintenant. Par exemple en limitant l’emploi de combustibles fossiles et en cultivant la terre d’une façon plus durable ; par exemple en protégeant nos forêts et zones marécageuses, en limitant nos gaspillages de nourriture etc… car du méthane, un gaz à effet de serre se dégage de la putréfaction de la matière.
Il est aussi conseillé d’adapter nos habitudes alimentaires à une nourriture plus respectueuse de la nature, au véganisme ou au végétarisme par exemple. Cela pourrait diminuer la pollution de 8 gigatonnes de C02 chaque année.
« Si nous mangions déjà un peu moins de viande rouge, cela réduirait sensiblement les gaz à effet de serre », ajoute James Gerber de l’université du Minnesota.
Les cheptels dégagent, en effet, une énorme quantité de méthane et la demande croissante de viande pourrait, elle aussi, aggraver les effets du déboisement. Savez-vous que le pays, qui serait libéré des gaz à effet de serre dus à son élevage de bétail, économiserait l’équivalent de la pollution de 600 millions de voitures. Actuellement, un demi-milliard de personnes vivent sur des terres qui deviennent petit à petit des déserts et nous perdons 10 à 100 fois plus vite des terres cultivables que nous n’en gagnons. Ces pertes ne proviennent pas seulement de la désertification, elles sont dues aussi à l’érosion et à la montée des eaux.
Les mauvaises conditions climatiques extrêmes influencent aussi la production alimentaire. A cause du changement climatique, elles se produisent hélas plus fréquemment et avec une plus grande intensité. Actuellement, plus de 10 % de la population mondiale est déjà sous-alimentée et certains scientifiques prédisent que la pénurie alimentaire va conduire à l’augmentation des migrations des peuples.
Comme l’approvisionnement alimentaire dépend en grande partie du commerce mondial, il est probable que les crises alimentaires apparaissent en même temps sur différents continents, dit encore Rosenzweig.
Dernièrement (ce texte date de 2010), nous en avons connu les prémices ; de grandes surfaces du Moyen-Orient ont connu de graves chutes de pluie qui ont provoqué d’importantes inondations dont ont largement souffert les cultures de maïs et de soja.
En juillet, ce fut le tour de l’Europe qui fut touchée par une sévère vague de chaleur, ce qui a aggravé la sécheresse en France, un des plus grands producteurs de blé de l’Union européenne.
Jadis, les récoltes qui n’étaient pas bonnes dans une région du monde étaient compensées par celles d’autres régions. A présent, le changement climatique général fait courir le risque de moissons catastrophiques au niveau mondial.
Un autre désavantage est que ce réchauffement climatique global profite surtout aux mauvaises herbes et à la vermine qui rendent plus difficile la lutte contre les maladies.
En outre, la qualité de notre alimentation peut aussi régresser à cause d’une augmentation de la dioxine de carbone dans l’atmosphère. Selon certaines études, il semble que le blé qui est cultivé dans un environnement contenant de fortes concentrations de dioxine de carbone contient 13 % de protéines et jusqu’à 8 % de fer en moins. D’autres résultats confirment ces découvertes, dit Rosenzweig. Il estime toutefois que des enquêtes scientifiques supplémentaires devraient être menées.
Dans l’ensemble, si la production de gaz à effet de serre s’intensifie, il faut de toute façon prévoir que le prix de la nourriture augmentera.
Nous pouvons déduire de ce texte que l’agriculture ne supporte pas seulement les conséquences du changement climatique, elle pourrait aussi en être responsable.
Il est convenu que le secteur agro-alimentaire supporterait plus ou moins 13 % de dioxyde de carbone mondial et que le déboisement est certes très néfaste parce que les arbres absorbent et stockent beaucoup de CO2. Mais, selon Pamela Mc Elwee de la Rutgers University, le maintien seul des forêts n’est pas suffisant pour limiter le changement climatique, il faut aussi que l’homme intervienne énergiquement.
Elle ajoute que si, annuellement, nous plantions autant d’arbres que nous pouvions, nous ne pourrions faire baisser la pollution que de 9 gigatonnes. Mais, en même temps, le prix de la nourriture, en 2050, augmenterait de 80 % !
« Nous devons donc rester très attentifs à la diminution de notre production de gaz à effet de serre et à l’exploitation durable de la terre. » dit le ministre flamand de la Nature et de l’Agriculture, Koen van den Heuvel. « En Flandre, cela signifie qu’il faut développer un modèle d’agriculture durable en investissant dans une consommation locale et variée, en favorisant les circuits courts et limitant les pertes de nourriture. Nous devons aussi nous préoccuper de la restauration de notre écosystème en envisageant un futur reboisement et une limitation de notre espace vital ».