L’accueil des auxiliaires au jardin : conférence de Mr Jean-François LETOR
80 % des insectes auraient disparu en 30 ans ! cfr le livre : L’ADIEU AUX INSECTES ? POURQUOI ILS DISPARAISSENT Vincent ALBOUY – Pierre-Olivier MAQUART – Denis RICHARD 2020 22€ Éditions ULMER ISBN : 9782379221262
Les auxiliaires de nos jardins nous aident à lutter contre les ravageurs de nos cultures
On appelle « auxiliaires » les insectes (coccinelles, chrysopes syrphes, punaises prédatrices…), mais aussi les crapauds, les mésanges, les chauves-souris, etc., qui peuvent résoudre la plupart des problèmes du jardinier.
Les ravageurs sont des organismes qui causent des dégâts aux plantes cultivées, aux stocks alimentaires ou au bois d’oeuvre et de construction.
Les auxiliaires agissent de manière antagoniste à celle des ravageurs, en protégeant ou en favorisant nos cultures.
https://www.adalia.be/amis-au-jardin
N.B.
Au plus j’ai de la biodiversité au jardin, au moins j’aurai de problèmes.
Pour qu’un jardin fonctionne, il faut donc le concevoir comme un véritable écosystème, dans lequel des auxiliaires de cultures jouent leur rôle de régulateur des populations de ravageurs.
Importance donc de la rotation des cultures, des associations de cultures.
Un jardin « trop propre » est un milieu en total déséquilibre, sans défense, propice à la prolifération des ravageurs et adventices !
Parmi les insectes auxiliaires de cultures, on peut distinguer :
LES PRÉDATEURS, sont des chasseurs d’insectes.
Oiseaux, hérissons, grenouilles, chauves-souris, vers luisants = lampyres, coccinelles, carabes, perce-oreilles = forficules, guêpes, frelons, chrysopes, syrphe adulte, punaises, faucheux, acariens et araignées sont des prédateurs. Ils attaquent puis mangent les animaux nuisibles aux plantes.
Carabes, gendarmes, vers luisants consomment des limaces et escargots.
Une larve de coccinelle mange plusieurs dizaines de pucerons par jour.
LES PARASITOÏDES, pondent un ou plusieurs oeufs selon l’espèce, dans ou sur leur hôte. Exemple : micro-guêpe
LES POLLINISATEURS, participent, grâce au transport du pollen des fleurs, à la formation de fruits et donc des graines. Par exemple, les abeilles, les mouches, les papillons, les coléoptères.
LE RÔLE DES DÉCOMPOSEURS : cloportes, collemboles, certains acariens, vers de terre recyclent les déchets végétaux en matière organique, apportent au sol les qualités physicochimiques nécessaires aux plantes
Les galeries creusées par les vers de terre lors de leur infatigable labeur permettent d’aérer le sol et de laisser descendre l’eau de pluie en profondeur. Les racines des plantes elles aussi profitent des galeries pour se développer et atteindre eau et nutriments dont elles ont besoin.
COMMENT ACCUEILLIR LES AUXILIAIRES ?
Pour accomplir leur cycle de vie, les auxiliaires ont besoin de sources de nourriture variées (souvent différentes selon le stade de développement), mais également d’abris (nuit) et de zones de refuge (hiver, été), en résumé d’un jardin diversifié en essences et en micro-milieux…
- Planter des haies mixtes à la fois nourricières (baies) et permettant également la nidification (prunellier, pyracantha, taxus). Ces haies fleuries attireront en outre les papillons et autres insectes pollinisateurs.
- Laisser des zones du jardin en friche (toute l’année) afin d’héberger de nombreuses espèces d’insectes. Ces zones serviront également d’abris et de sources d’alimentation pour les pollinisateurs.
- Semer des prairies fleuries avec des plantes indigènes + graminées pour les chardonnerets et moineaux, des îlots d’herbes hautes. Ces espaces seront sources de pollen et de nectar pour les auxiliaires adultes (syrphes et autres pollinisateurs).
- Créer des mares (crapauds), des points d’eau pour offrir à boire aux chauve-souris, libellules, et oiseaux comme les hirondelles. , mettre des abreuvoirs, des bassins : en période de canicule et de sécheresse prolongée, les animaux et insectes pourront s’y abreuver.
- Créer des abris (hérissons), hôtels à insectes (endroit calme de préférence au sud ou au sud-est, le dos aux vents dominants, avec un toit imperméable (en ardoise par exemple) pour les protéger de la pluie, et surélevés d’au moins 30 cm pour les mettre à l’abri de l’humidité du sol, à côté d’un parterre de fleurs sauvages ou cultivées, afin que les insectes aient un accès facile à leur nourriture,
- Construire des refuges à forficules (pot en terre cuite diamètre 12 cm retourné avec de la paille à l’intérieur, clou 8 cm de long, morceau de treillis accroché dans un arbre ou bouteille plastique avec tiges de bambous insérées dans la bouteille)
- Construire des murets, laisser des tas de pierres (lézards)
- Construire des nichoirs pour oiseaux exposés au sud-est (attention aux chats)
- Fagots de tiges creuses (graminées), tiges à moelle (sureau)
- Briques creuses avec mélange de chaux et sable jaune
- Construire des nichoirs à coccinelles
- Construire des nichoirs à bourdons
- Construire des abris à chrysopes
- Construire des abris à insectes xylophages
- Construire une spirale à aromatiques et à insectes
- Des paillis et litières de feuilles mortes, seront utiles pour les lombrics, les cloportes, les carabes, les staphylins, les mille-pattes ou les batraciens hivernants.
* Hôtels à insectes – Abeilles sauvages, bourdons & Cie au jardin Mélanie VON ORLOW 210 illustrations Collection : Guides Nature Ulmer ISBN : 9782841387540 2015
https://photos.gammvert.fr/magazine/1001/hotelzoom.jpg
ADOPTER LES GESTES BÉNÉFIQUES AUX AUXILIAIRES
– Ne pas utiliser de pesticides
– Broyer, composter les végétaux pour paillis
– Tondre le moins souvent possible, le moins court possible (surtout en été) et uniquement les surfaces où cela est vraiment nécessaire et laisser la tonte sur place. Éviter l’utilisation des tondeuses robots la nuit car les hérissons sont victimes des tondeuses robots.
– Laisser une zone avec des orties pour le papillon « la petite tortue »
– Conserver des sites refuges, des haies denses, des zones ensauvagées pour favoriser leur installation.
AUXILIAIRES UTILES AU JARDIN
https://www.adalia.be/actualites/articles/les-insectes-auxiliaires
Ravageurs | Auxiliaires |
Puceron | Coccinelle, mésange, cantharide guêpe poliste, chrysope, syrphe et certains hyménoptères (aphidius) |
Limace | Carabe, grenouille et crapaud, hérisson, oiseaux (grive, merle, fauvette) Staphylin odorant (recherche cadavre) |
Chenille du carpocapse | Carabe, mésange bleue, chauves-souris |
Acariens rouges | Chrysope |
Chenilles | Cantharide, mésange, Guêpe trichogramme et poliste, certains hyménoptères (Ichneumons), sauterelles |
Cochenilles | Coccinelle, chrysope, syrphe et certains hyménoptères |
Les insectes pollinisateurs (abeilles et papillons) favorisent la biodiversité par le transfert du pollen.
Les osmies sont de petites abeilles solidaires, à l’abdomen roux et poilu. Elles sont très utiles pour la pollinisation. Elles s’installent dès le début du printemps dans des tiges creuses ou des bûches percées de trous, bien abritées des intempéries (vent, pluie) pour y pondre leurs œufs.
Les syrphes ressemblent à des guêpes, mais ils font partie de la famille des mouches. Vol stationnaire au-dessus des fleurs à butiner. La larve se nourrit de pucerons et l’adulte assure la pollinisation. Ils apprécient les tiges à moelle (sureau).
Les perce-oreilles = forficules sont de bons auxiliaires contre les pucerons. Ils s’installent volontiers sous un pot de fleur retourné et rempli de paille ou de foin accroché dans un arbre.
Coccinelles, bombyles sont des prédateurs directs des pucerons. Les coccinelles se réfugient sous les amas de feuilles mortes, dans les tiges creuses, dans les trous percés dans des briques ou des bûches
Les chrysopes (ou demoiselles aux yeux d’or) se nourrissent de pucerons, araignées rouges, aleurodes, thrips…. Devenues adultes, elles iront de fleurs en fleurs se régaler de nectar et assureront leur pollinisation. Elles élisent domicile dans la moelle des tiges de sureau, dans des bûches percées.
Les taupes nettoient le sol de nombreux parasites dont elles se nourrissent comme les vers gris, les limaces,….
La couleuvre et la belette régulent les populations de rongeurs.
Les batraciens se nourrissent de larves de moustiques et d’insectes.
Le hérisson débarrassera le jardin des gastéropodes friands de jeunes pousses et de feuilles tendres.
Les oiseaux qui se nourrissent de petits insectes.
Les carabes mangent les chenilles de carpocapse. Ils trouvent refuge dans les vieilles souches ou sous des morceaux de branches.
De nombreuses autres espèces de petits hyménoptères sont également de redoutables parasites à l’état larvaire pour des espèces nuisibles comme la piéride du chou, les chenilles mineuses des feuilles, les aleurodes, les noctuelles…
Biosystem Fabrice HENRY 0473/27.84.29 f.henry@biosystem.be
Pour lutter contre le carpocapse :
Phéromones à mettre au moment de la floraison pour empêcher l’accouplement et la ponte
Escar Go
Essayer de se procurer le dosage professionnel, via la SRHGx par exemple, qui est plus efficace