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Les adventices les plus courantes au jardin

De nos jours, les plantes d’intérêt ornemental ou potager, sont omniprésentes dans nos jardins. Chaque jardinier rêve d’avoir un jardin à son image en y faisant prospérer les plantes de son choix. Évidemment, la nature reprend toujours ses droits et c’est pourquoi il faudra toujours contrôler la croissance des végétaux, tout en en éliminant ou réduisant la concurrence naturelle de certaines autres espèces. On pourrait aussi appeler cela le désherbage.

1. QU’EST-CE QU’UNE ADVENTICE ?

Une adventice est une plante dont la croissance au jardin est considérée comme indésirable. D’une manière plus populaire, on parlerait de ‘mauvaises herbes’. Il peut donc s’agir de plantes endémiques, locales ou bien introduites par l’homme et dont le contrôle n’est plus possible à l’échelle nationale.

Certaines de ces plantes sont vivaces, d’autres annuelles ou encore bisannuelles. Leur développement est donc variable et les moyens de luttes sont eux aussi différents et varient en fonction de leur coriacité.

2. LES PRINCIPALES ADVENTICES ET LEUR MOYEN D’ÉLIMINATION

Énumérer chacune de ces adventices, reviendrait à citer un trop grand nombre de plantes, très différentes d’une région à l’autre. C’est pour cela que nous ne parlerons que d’une vingtaine d’entre elles présentes massivement dans nos jardins.

2.1. Aegopodium podagraria (Herbe aux goutteux)

Particulièrement envahissante, mieux vaut ne pas avoir d’Aegopodium dans son jardin car il est très difficile de s’en débarrasser. Il s’agit d’une plante vivace à croissance très rapide et au port tapissant. Le problème vient de ses graines et de ses rhizomes souterrains (partie végétative de réserve, apparentée aux racines). Ces derniers s’étalent et s’enterrent profondément et un seul petit fragment suffit à reformer une touffe à part entière un peu plus loin.

Cependant, il existe également un cultivar ornemental aux feuilles panachées de blanc tout aussi envahissant, mais qui peut s’avérer être utile pour couvrir une zone de friche ombragée où peu de végétaux ne pourraient pousser.

Comment s’en débarrasser ?

Pour éviter son semis spontané, il vous suffit simplement de couper les fleurs en forme d’ombelles blanches qui se forment de mai à août. En revanche, la destruction de la plante par ses rhizomes est quasiment impossible. La patience et surtout la persévérance sont de mise, puisque les désherbants traditionnels ne tuent que les feuilles mais n’atteignent pas les rhizomes en profondeur.

2.2 Cardamine hirsuta (Cardamine hérissée)

Il s’agit sans doute de l’une des adventices les plus observées par tous les jardiniers pratiquant le potager sans paillage. Annuelle, on la reconnaît à la touffe de feuilles composées et arrondies qu’elle forme. Sa floraison blanche apparaît très rapidement pour produire des graines qui sont les seules garantes de sa pérennité. Une fois arrivés à maturité, ses fruits éclatent au moindre toucher pour propulser ses graines jusqu’à un mètre de distance.

Comment s’en débarrasser ?

Au-delà de sa très grande facilité à se ressemer, la cardamine n’est pas très difficile à éliminer. En effet, elle s’arrache facilement et le simple fait d’éliminer sa partie aérienne tue la racine. De plus, l’ensemble de son feuillage est comestible et vous pouvez le déguster en salade crue, un peu à la manière du Cresson dont le goût s’en rapproche !

Pour vous éviter le désherbage il suffit de pailler le sol, ce qui élimine en grande partie ses populations.

2.3. Capsella bursa-pastoris (Bourse à pasteur)

La capsella bursa, aussi appelée ‘bourse à pasteur’ n’est pas omniprésente dans tous les jardins du fait qu’elle se développe abondamment dans un sol riche, meuble et léger. Comme il s’agit d’une plante annuelle, sa reproduction se fait elle aussi exclusivement par semis. Cependant, ne la sous-estimez pas car elle produit beaucoup de graines et les colonies peuvent vite devenir très imposantes.

À savoir : les feuilles et les fruits triangulaires enfermant les graines sont comestibles, ils ont un goût un peu salé et ses feuilles sont quant à elles semblables à de la Roquette.

Comment s’en débarrasser ?

Comme la bourse à pasteur est annuelle, son élimination est simple et vous pourrez vous en débarrasser par un paillage du sol ou un sarclage régulier. Faites en sorte d’éliminer la bourse à pasteur avant qu’elle ne fleurisse pour contrer son semis. Le désherbage chimique est aussi possible mais reste inutile du fait de l’efficacité des techniques naturelles.

2.4. Chenopodium abum (Chou gras)

Cette plante commune mais moins connue, est l’une des premières à s’installer sur un sol nu fraîchement travaillé. Elle apprécie aussi les sols très riches en azote et bien fumés. À maturité, le chenopodium peut atteindre 2 m de hauteur malgré son cycle de vie annuel. Tout comme la Cardamine, sa propagation vient de sa très grande facilité à se ressemer. Cependant, il lui faudra au moins un mois pour pouvoir sortir ses graines. Cependant, une fois la plante en fleur, un seul pied est capable d’émettre jusqu’à 100 000 graines !

Comment s’en débarrasser ?

Vous l’avez sans doute compris, son élimination est plutôt simple du fait qu’elle est relativement longue à produire ses graines.

Vous n’aurez donc aucun mal à l’arracher avant sa floraison pour l’éliminer. Un paillage du sol suffit aussi à éviter sa présence. Le chou gras peut lui aussi se consommer. Ses feuilles seront cuites à la manière de l’épinard et ses jeunes pousses sont consommées crues comme les asperges.

2.5. Cirsium arvense (Chardon des champs)

Déclaré nuisible en France, le chardon des champs est non seulement très piquant mais aussi extrêmement coriace. Malgré son attractivité non négligeable pour beaucoup d’insectes pollinisateur, il prospère tellement facilement qu’il en est vite envahissant. Son système racinaire est le plus préoccupant du fait qu’il se divise en deux parties : une racine pivotante pouvant s’enterrer à 2 m de profondeur et des rhizomes horizontaux faisant naître de nouveaux sujets. Les graines qui suivent sa floraison mauve estivale peuvent atteindre le nombre de 40 000 par pied même si la totalité n’est pas en mesure de germer. Leur forme ‘plumeau’ leur permet de se disperser jusqu’à 200 m à la ronde.

Comment s’en débarrasser ?

Un morceau de 2,5 cm de rhizome suffit à donner naissance à de nouveaux pieds autant dire que et une graine peut patienter 20 ans pour germer son élimination est très compliquée. Les désherbants traditionnels sont efficaces mais ne viennent, bien souvent, pas à bout de l’ensemble du système racinaire. Quelques prédateur comme le charançon mineur peuvent s’en nourrir mais la technique la plus efficace est un arrachage répété et durable de manière à épuiser les rhizomes souterrains. Malgré cela, de nouvelles tiges peuvent naître encore pendant des années, mieux vaut donc persister !

À savoir : pour une raison encore inexpliquée, le fait de planter de la luzerne parmi une colonie de chardon serait radical et les feraient régresser en seulement une année.

2.6. Convolvulus arvensis (Liseron des champs)

Tout comme le chardon, le liseron est particulièrement redouté par les jardiniers. Néanmoins, son feuillage n’est pas piquant et sa floraison blanche est plutôt sympathique. Vivace, grimpant ou rampant s’il n’a pas de support, il offre tout de même l’avantage d’attirer généreusement les syrphes, petites mouches prédatrices des pucerons.

Au jardin, sa vigueur est si grande qu’il peut étouffer les plantes lui servant de support. Celle-ci vient principalement de son système racinaire composé de dizaines de radicelles blanches dont un tout petit fragment suffit à créer une nouvelle colonie. Si vous les laissez se propager librement, les capsules ou fruits émettront des graines qui pourront elles aussi augmenter la population.

Comment s’en débarrasser ?

Tout comme pour le chardon, les désherbants ont bien du mal à éliminer l’ensemble des parties souterraines. C’est pourquoi il existe des mousses anti liseron, prêtes à l’emploi, ayant une meilleure efficacité mais n’étant tout de même pas radicales dès la première utilisation. Le paillage n’est pas non plus efficace contrairement à un arrachage minutieux et régulier de la moindre radicelle.

2.7. Elymus repens (Chiendent)

Le chiendent est une graminée vivace redoutable encore une fois à cause de ses rhizomes souterrains particulièrement envahissants. Pour les moins initiés, ça ressemblance est très grande avec ce que l’on appelle vulgairement de l’herbe. ll se reproduit par des graines portées sur des épis mais aussi comme nous l’avons dit, grâce à de longs rhizomes souterrains, de couleur blanche. Ces derniers s’étalent donc sous terre d’une façon très efficace et durable s’ils ne sont pas arrêtés.

Au-delà de son côté invasif, cette plante s’avère utile en production fourragère.

Comment s’en débarrasser ?

Tout comme une bonne partie des adventices à rhizomes souterrains, la seule technique réellement efficace est un arrachage minutieux et durable. Nul besoin d’utiliser une panoplie fulgurante de produits chimiques car la persévérance restera toujours une meilleure solution ! De même, le paillage ou la concurrence racinaire ne lui pose aucun problème.

2.8. Equisetum arvense (Prêle des champs)

Malgré de nombreuses qualités pharmaceutiques et naturelles lorsqu’elle est utilisé en purin ou décoction au jardin, la prêle des champs est elle aussi très compliqué à éliminer. Elle dispose non seulement de l’atout rhizomique du liseron ou du chardon mais aussi la quasi absence de feuilles la rendant ainsi insensible aux produits désherbants. Elle s’étale rapidement sous terre puis émet de nombreuses tiges autour desquelles se forment de petites gaines annelées.

Une seconde forme de tige peut se former rappelant un peu un champignon, ce sont ses organes reproducteurs émettant les spores qui la feront se disperser aux alentours.

Comment s’en débarrasser ?

La tâche est décrite comme rude par tous les jardiniers ayant essayé. L’arrachage des rhizomes surtout sur une colonie implantée, est difficile et pas très efficace. En revanche, les adventices affectionnent tout particulièrement les sols acides, c’est pourquoi un chaulage (technique de traitement par la chaux) pourra limiter son expansion. De même pour une solution plus radicale mais toutefois à renouveler, passez la débrousailleuse sur la moitié de leur hauteur pour les blesser puis utiliser aussitôt un désherbant anti-liseron qui pénètrera immédiatement dans la sève.

À savoir : Si vous êtes intéressé par le jardinage bio, une colonie de prêle est une véritable aubaine au jardin. Il vous suffit de récolter les tiges végétatives au fur et à mesure de leur repousse dans le but de les utiliser en purin ou décoction contre certaines maladies ou en renforcement de l’immunité de vos plantations.

2.9. Hedera helix (Lierre)

Connu par bon nombre de jardiniers, le lierre est une plante ligneuse mais aussi grimpante ou rampante sans support. Elle pose plus souvent problème au cœur des massifs où la terre n’est que rarement travaillée. Une colonie se forme bien souvent par une graine apportée par le merle ayant consommé le fruit, puis rejeté la graines dans ses déjections. Une fois implanté, il tapisse le sol à la recherche d’un support pour grimper et s’enracine ensuite tout au long de ses tiges formant un couvre-sol.

Comment s’en débarrasser ?

Pour de grandes surfaces nues ou difficiles d’accès, le lierre maintien le sol et réduit l’érosion. En revanche lorsqu’il s’invite dans des endroits non désirés, le moyen le plus rapide de s’en débarrasser est l’arrachage manuel en veillant à éliminer tous les points d’encrage au sol qui pourraient repartir. En cas de grande présence et après un arrachage, étalez au sol une bâche noire durant quelques moins qui éliminera les départs potentiels. Vous pourrez après cela, installer des plantes couvre-sol à grande vigueur pour concurrencer directement le lierre. Avec des méthodes moins naturelles, le choix d’un débroussaillant peut aussi être possible.

2.10. Marchantia polymorpha (Hépatique des fontaines)

Cette plante peu ragoutante se développe dans des conditions fraîches et humides sur des surfaces dénudées de végétation. Vous la trouverez donc fréquemment aux abords des ruisseaux, en serre ou bien dans les pots de culture de plantes achetées en pépinière du fait de l’arrosage fréquent en surface. Vous pourrez aussi la voir s’inviter au jardin sur des endroits abondamment désherbés chimiquement. En effet, elle vient s’installer sur le sol comme pourrait le faire la mousse de manière à le couvrir et peut y rester malgré des traitements réguliers car ils sont inefficaces sur elle.

Elle se reproduit en s’étalant au sol ou bien à l’aide de ses organes sexuels en forme de petits parapluies.

Comment s’en débarrasser ?

Malgré son faible impact sur les autres plantes, le marchantia n’est pas non plus des plus esthétique, c’est pourquoi vous pourrez l’éliminer sur le sol par le passage de la binette ou du grattoir mais surtout en utilisant un paillage organique ou minéral dans vos massifs de façon à ne pas laisser la terre à nue.

2.11. Oxalis corniculata var. atropurpurea (Oxalis corniculé)

Plutôt sympathique au niveau esthétique, cette variété d’oxalis aux feuilles pourpres et aux fleurs jaunes n’a pas d’origine connue. Elle prospère quasiment partout dans le monde et avec une préférence pour les milieux anthropisés et urbains. Elle résiste ainsi à la pollution, au froid, à la chaleur, aux embruns en ayant la fâcheuse tendance à se faufiler aux cœurs des touffes de plantes ou dans le moindre petit recoin. Sa durée de vie n’est pas très longue mais elle se ressème très abondamment avec ses capsules qui éclatent lorsqu’elles sont mûres. De même, elle dispose de tiges très fines qui s’enracinent au moindre nœud, la rendant très difficile à arracher.

Comment s’en débarrasser ?

Vous l’aurez compris, son système d’ancrage associé à sa faculté de s’enraciner dans des endroits inextirpables fait de l’Oxalis une véritable plaie. Les herbicides sont efficaces mais vous pourrez en pulvériser involontairement sur les plantes parmi lesquelles elle pousse. L’arrachage manuel, nous l’avons dit peu vite devenir un calvaire. La technique de la bâche noire peut être utile mais seulement en zone dégagée. Bref, le mieux est de tout au plus limiter son expansion et arracher les touffes qui s’agrandissent dès que cela est possible. De même, sa présence peut être constatée dans les contenants des plantes achetées en jardineries, pensez donc à vérifier pour l’arracher minutieusement avant la plantation.

2.12. Plantago major (Grand plantain)

Facilement reconnaissable, le grand plantain est considéré comme une adventice mais contrairement à beaucoup d’autres, il n’est pas spécialement envahissant. Vivace, il peut persister plusieurs années et se multiplie essentiellement par semis. Il pousse surtout dans les fissures des chemins ou dans tout autre endroit généralement délaissé mais peu aussi venir s’implanter au potager. Pour les jardiniers les plus tolérant, vous pouvez en laisser quelques touffes en place surtout si vous disposez d’oiseaux de compagnie. En effet, les graines, une fois récoltées et séchées feront leur plus grande joie tant ils les adorent. Pour l’homme, le plantain dispose également de nombreuses vertus !

Comment s’en débarrasser ?

La tâche s’avère très simple malgré sa bonne résistance aux herbicides puisque l’arrachage est rapide et suffit à éviter leur propagation.

2.13. Ranunculus repens (Renoncule rampante ou Bouton d’or)

Contrairement au plantain, le bouton d’or n’a pas beaucoup de vertus au-delà de sa belle floraison jaune. La totalité de la plante est toxique, elle s’installe partout même dans les pelouses, elle est très envahissante, vivace et difficile à éliminer. Pour conquérir l’endroit qu’elle a choisi, elle produit une grande quantité de stolons (tiges horizontales) qui s’enracinent à chaque nœud avant de produire de nouveaux plants. Si vous la laissez fleurir, elle s’égrainera aussi généreusement çà et là.

Comment s’en débarrasser ?

Le bouton d’or apprécie plus particulièrement les sols compacts ou lourds et c’est pour ca qu’un décompactage régulier permet d’éviter leur installation. Si toutefois il s’installait, arrachez méthodiquement et régulièrement la plante et ses stolons. Sur sol nu et dans le cas d’une invasion, la technique de la bâche noire pendant quelques semaines est aussi efficace, tout comme les herbicides. Dans un gazon, utilisez un désherbant sélectif pour gazon qui l’éliminera.

2.14. Rubus fruticosus (Ronce des bois)

Cet arbrisseau est connu pour sa forme de buisson et pour ses fruits : les mûres. Il ne faut cependant pas que le confondre avec le mûrier qui est un arbre. Dans nos campagnes, une touffe de ronce est un véritable écosystème à elle seule puisqu’elle attire à des périodes différentes des insectes utiles, des ravageurs, des petits mammifères, il maintient également les sols et offre même le gîte aux sangliers, renards ainsi qu’à énormément d’espèces d’oiseaux et de rongeurs.

Elle se reproduit essentiellement par marcottage des tiges aériennes touchant le sol, par expansion des tiges souterraines mais aussi par semis. Chaque année, elle produit de nouvelles tiges, jusqu’à 4 m de longueur, qui fructifient l’année suivante vers le mois de septembre.

Comment s’en débarrasser ?

Une fois implantée, il est très difficile d’éradiquer la colonie d’autant que ses tiges épineuses ne facilitent pas l’arrachage. Pour les plus grosses touffes, l’élimination des tiges aériennes est indispensable dans un premier temps. Ensuite, l’arrachage étant trop compliqué, pulvérisez un débroussaillant juste après la coupe puis étalez une bâche noire maintenue au sol par des poids de manière a épuiser les tiges souterraines jusqu’à ce qu’elles ne rejettent plus. Patientez au moins un an pour une efficacité maximale.

Pour de plus petites colonies, utilisez à nouveau un débroussaillant ou arrachez manuellement avant qu’elles s’enracinent trop.

2.15. Rumex crispus (Dogue ou rumex crépu)

Parfois considérée comme une plante invasive, la dogue est une vivace reconnaissable parmi toutes. Elle dispose de grosses feuilles répartie en touffes, plutôt allongées et aux bords ondulés. Chacune d’entre elles se voit pourvue d’une racine pivotante très longue et bien ancrée. Elle colonise les milieux par d’abondantes graines réunies autour d’une grande inflorescence verte puis rougeâtre. Ces dernières ont même la capacité de flotter sur l’eau et de se coller sur les poils de certains animaux, gage d’une prospérité même loin de la plante mère. Vous la verrez surtout dans des endroits où le sol est lourd, riche et humide.

Comment s’en débarrasser ?

Nous l’avons vu, le rumex crispus dispose d’une racine pivotante très difficile à retirer. En plus, le fait d’arracher la plante sans sa racine ne la tue pas puisqu’il s’agit d’une plante vivace. En cas d’invasion, une fauche régulière et surtout avant sa floraison permet de limiter son expansion. Dans le potager, certains outils ont été spécialement conçus pour arracher facilement les racines pivotantes des adventices.

2.16. Senecio vulgaris (Séneçon commun)

D’aspect plutôt innocent, cette adventice est particulièrement pénible surtout dans le potager. Comme beaucoup d’autres annuelles, son seul moyen de reproduction naturel est le semis d’où sont abondance. On reconnaît le senecio à ses petites feuilles caoutchouteuses et à sa floraison jaune suivie par des graines duveteuses, qui seront emportées par le vent pour se ressemer ailleurs. En une année, plusieurs générations se succèdent et sont en mesure de s’égrainer très rapidement. Deux semaines suffisent à la formation de graines sur un jeune individu. Enfin, il est capable de pousser toute l’année et donc de produire des graines à n’importe quelle saison !

Comment s’en débarrasser ?

Le séneçon supporte assez mal la concurrence racinaire et les sols paillés, son installation dans les massifs d’arbustes et de vivaces est donc plutôt rare. Au potager arrachez-le complètement ou passez régulièrement la binette en veillant à retirer systématiquement toute sa végétation car même arraché, il peut tout à fait trouver une dernière énergie pour fleurir puis monter en graine. Dans le cas des cultures longues comme les cucurbitacées, artichaut ou carottes, le paillage est plutôt conseillé.

2.17. Sonchus asper (Laitron piquant)

Tout comme le séneçon commun, le laitron fleurit très rapidement, de couleur jaune et forme des graines duveteuses suivant la même technique de dispersion. Son feuillage est quant à lui quelques peu différent car plutôt piquant et réparti en touffe à la manière du pissenlit. Au niveau racinaire, il se rapprocherait plus du dogue avec une racinaire pivotante très difficile à extirper. Il s’agit enfin d’une plante annuelle qui produit un lait blanc lorsque l’on casse une de ses tiges.

Comment s’en débarrasser ?

Le seul moyen de se débarrasser rapidement du laitron est de biner régulièrement son sol à l’aide d’un grattoir pour couper la plante en dessous de son collet (jonction entre la base des feuilles et la racine). Un arrachage à la main des parties aériennes ne sert à rien dans la mesure où la plante se casse automatiquement en dessus du collet, ce qui lui permet donc de repousser très facilement. Vous pourrez aussi utiliser un désherbant chimique ou un désherbeur manuel qui arrachera la racine.

2.18. Stellaria media (Mouron des oiseaux)

Le mouron est une plante annuelle vigoureuse et invasive. Sa présence indique souvent que votre sol est très riche en azote, plutôt acide et humide. Elle recouvre principalement les sols nus et se reproduit très rapidement par semis. La germination des graines se fait plusieurs fois par an produisant ainsi des plantes de manière cadencée. Chacune fleurit rapidement et est en mesure de produire plus de 2 000 graines assurant grâce à cela les générations suivantes.

Comment s’en débarrasser ?

Même avec sa grande vigueur, le mouron s’élimine très facilement à l’aide d’une binette ou en l’arrachant manuellement puisque son enracinement est peu profond. Evitez de laisser les parties végétatives sur le sol car elles pourraient produire quelques graines avant de mourir. Les herbicides sont eux aussi très efficaces mais moins durables pour votre jardin.

2.19. Taraxanum officinale (Pissenlit)

Le pissenlit est particulièrement reconnaissable de par ses fleurs jaunes odorantes. Certains l’utilisent à des fins culinaires mais il est plus souvent considéré comme une ‘mauvaise herbe’ par bien des jardiniers. Il se développe partout, des terrains secs aux plus humides, du potager aux pelouses. Vivace, il dispose lui aussi d’une racine pivotante et est capable de fleurir en mars et octobre. C’est d’ailleurs essentiellement par semis qu’il se reproduit et colonise les alentours avec une grande efficacité. En effet, une fois la floraison achevée, on voit se former une boule plumeuse composée d’une multitude de graines s’envolant au moindre coup de vent.

Comment s’en débarrasser ?

Comme nous l’avons déjà dit pour bon nombre d’adventices, le meilleur moyen d’éviter la propagation est l’intervention avant la floraison de façon à éliminer les éventuels semis. Le pissenlit doit s’arracher en totalité car ôter seulement des feuilles sans la racine ne le tue pas. Le paillage du sol limite son enracinement, ce qui le rend plus facile à arracher. Les herbicides ou désherbants sélectifs pour gazons les éliminent aussi sans trop de problèmes.

2.20. Urtica dioÏca (Ortie)

Plutôt rebutante au premier abord avec ses feuilles urticantes, l’ortie est considérée comme une adventice à cause de son côté invasif. Cependant, cette plante vivace est une véritable mine d’or tant elle dispose de vertus au jardin comme pour la santé humaine. Il a d’ailleurs été reconnu que tous les jardiniers devraient posséder dans le jardin une touffe d’ortie car elle attire aussi une faune auxiliaire particulièrement riche. Évitez cependant de les laisser monter en graines car cela peu vite devenir incontrôlable si elle se ressème. Elle se développe donc avec ses graines mais aussi des rhizomes souterrains traçants difficiles à éliminer.

Comment s’en débarrasser ?

Les produits herbicides ne sont efficaces que sur le feuillage pour une touffe déjà installée. Si vous souhaitez l’éradiquer complètement, le choix d’un débroussaillant suivi de la mise en place d’une bâche noire pendant plusieurs mois sera la seule technique offrant réellement de bons résultats. Si vous avez le courage, vous pouvez extirper le moindre rhizome d’une touffe assez vieille, cependant cette manipulation reste longue.

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