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Tout comme le houx, le gui fait partie des végétaux qui décorent nos intérieurs lors des fêtes de d’année. La tradition veut même que l’on s’embrasse sous cette plante considérée comme un porte-bonheur. Mais savez-vous comment le gui vit dans la nature ? Luc Noël nous dit tout sur cet arbuste hémiparasite.
Le gui, une plante particulière
Lorsque l’on presse une baie de gui entre les doigts, une graine verte entourée d’une substance visqueuse, appelée viscine, en sort. © Universal Images Group via Getty – Flowerphotos
Le gui – Viscum album – est un arbuste hémiparasite. Si ses racines prélèvent bien de la sève brute dans les tissus de l’arbre, le gui effectue lui-même la transformation de cette sève en substances nutritives. La photosynthèse, il connaît. Il faut dire que le gui est une plante extraordinairement douée pour capter l’énergie solaire. Le bois, les feuilles, les jeunes baies et même l’embryon au cœur de la baie sont verts de chlorophylle.
Le gui, un arbuste en boule
Les feuilles du gui ont une durée de vie de plus ou moins un an et demi. Elles tombent une à une, ce qui fait qu’il est toujours vert. © Getty Images
La croissance du gui est dichotomique. Au printemps, chaque tige produit deux nouvelles pousses. Un fil des années, des rameaux supplémentaires apparaissent aux bifurcations des années précédentes, accentuant le port en boule du gui initié par la ramification dichotomique. On peut compter facilement l’âge d’une branche de gui grâce à ces nouvelles tiges.
Certaines boules de gui peuvent atteindre 1 mètre de diamètre. Autre particularité, ses racines poussent à l’envers.
La propagation du gui
La Grive litorne est surtout observée en Belgique durant l’hiver, souvent en grandes bandes, dans les prairies et les haies. Elle se nourrit notamment de baies du gui.
Les baies nacrées du gui très décoratives sont consommées par les grives. Naturellement, l’arbuste se propage chez nous de la manière suivante. Les baies mangées par les grives contiennent une substance visqueuse qui transite dans l’intestin de l’oiseau, entraînant avec elle les graines. Lorsque le volatile défèque sur une branche de pommier ou de peuplier, les deux hôtes de prédilection du gui dans nos régions, les graines contenues dans ses fientes collent à l’écorce. En mars-avril de l’année suivante, elles germeront.
Pour avoir du gui au jardin sans attendre le bon vouloir des grives, vous pouvez :
- Limer l’écorce de l’arbre pour réduire son épaisseur
- Ecraser de baies de gui pour y coller les graines
- Protéger les graines avec un morceau de toile de jute attachée avec des ficelles car les mésanges les consomment durant l’hiver.
Comment enlever du gui installé sur un arbre ?
Le gui affaiblit la branche sur laquelle il s’installe.
Il est préférable de l’éliminer, surtout s’il s’agit d’un jeune sujet comme un pommier.
- On coupe le gui en creusant le bois de la branche pour éliminer les racines suçoirs. Si ces racines restent en place, elles peuvent reformer le buisson de gui
- La plaie est recouverte par un mastic cicatrisant afin que la blessure ne soit pas une porte d’entrée pour les maladies cryptogamiques.
Le gui, une plante symbolique du renouveau
La fleur femelle fécondée du gui se transforme en baie. Verte en été, elle devient blanche et translucide début en décembre.
L’arbuste reste vert pendant l’hiver et porte, en décembre, des baies blanches translucides. En été, elles étaient vertes.
Au même titre que le sapin ou la feuille de houx qui sont aussi verts en plein hiver, le gui est un symbole du renouveau à venir après le solstice d’hiver. Le mois de décembre touche à sa fin, les jours vont doucement devenir plus longs. Le gui est un symbole vivant de la perpétuelle renaissance de la vie.
Pourquoi s’embrasser sous le gui le jour de l’an ?
Le gui est une plante qui inspire des sentiments de joie, d’amour, de paix et d’espoir.
A la période des fêtes de d’année, la coutume veut que des rameaux de gui soient suspendus dans l’encadrement d’une porte pour pouvoir s’embrasser dessous le jour de la Saint-Sylvestre.
Mais d’où vient cette tradition ?
La légende nous ramène au temps des Gaulois. Lors des fêtes du solstice d’hiver, les druides coupaient du gui avec une serpe dorée. Le gui était récolté dans des draps tendus car s’il touchait le sol, il perdait ses pouvoirs porte-bonheur. On le portait autour du cou en guise de talisman ou il était accroché dans les maisons pour porter chance et éloigner les mauvais esprits.
