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Coup d’œil sur les jardins de Wallonie-Madame O. De Bruyn                       

Madame De Bruyn a choisi ce titre en référence au livre « Coup d’œil sur Belœil et sur une grande partie des jardins de l’Europe » par Charles Joseph prince de Ligne

Essai sentimental et esthétique sur l’art du jardin à la française, comme à l’anglaise, autour du château de Beloeil.                                                                                  

C.- J. de Ligne (1735-1814) avait fait de cet endroit le rendez-vous des beaux esprits de l’Europe des Lumières (18ème siècle).

Les Princes de Ligne

Claude Lamoral II, 6ème prince de Ligne (1685-1766)                                                                               

Il a dépensé des millions pour donner à son château de Beloeil et à ses jardins une magnificence qui assure aujourd’hui encore leur célébrité. Il souhaitait égaler le Versailles de Louis XIV = jardin à la française.

Prince Charles-Joseph de Ligne (1735-1814) 7ème Prince de Ligne     « Coup d’œil sur Belœil et les principaux jardins de l’Europe »

Le prince Charles-Joseph de Ligne était un grand amateur de jardins : il aménagea son splendide domaine de Belœil selon ses goûts personnels, doublant le jardin classique à la française d’un jardin à l’anglaise (n’est pas visitable). Ses nombreux voyages à travers l’Europe, ses lectures abondantes ont contribué à leur tracé, leur aménagement.

Le titre de la conférence

Coup d’œil : Soit un regard rapide –  Soit la vue que l’on a d’un point de vue sur le paysage.

Création d’un jardin : Il y a 01) le propriétaire/commanditaire, et 02) l’architecte paysagiste

  • Le propriétaire/commanditaire (on retrouve sa personnalité dans son jardin, il recherche de l’agrément)
  • Le créateur ou architecte paysagiste essaie de traduire les intentions du commanditaire

01.Le propriétaire/commanditaire

  1. Le Parc d’Enghien (ou le Domaine d’Arenberg), Avenue Elisabeth, 7850 Enghien. Jadis propriété des Arenberg et de la patrie des Empain                                                                                                     Créé par la famille d’Arenberg, le Parc de 180 ha d’Enghien était considéré comme l’un des plus beaux jardins d’Europe au XVIIe siècle !                                                                                        Il aurait inspiré André Le Nôtre pour l’évolution des jardins de Versailles. Léopold II y a puisé les plus belles plantes et les arbres les plus remarquables pour agrémenter les serres royales.

Du mois d’août à début octobre : meilleure période pour visiter les jardins et le conservatoire européen du Dahlia qui regroupe quelques 750 variétés différentes de plantes anciennes et nouvelles variétés.

Jardin des plantes médicinales (1998 : 20 rectangles).                                       Classé Jardin Remarquable de Wallonie, il s’étendait à l’origine sur près de 300 hectares, tout à côté de la ville d’Enghien.                                      Une caractéristique du Parc d’Enghien est de présenter une quantité impressionnante de bâtiments d’une très grande qualité, dispersés dans un environnement boisé, sans rapport apparent entre eux.   Ils couvrent une très grande partie de l’histoire de l’architecture :  gothique, renaissance, baroque, classique, néo-classique.                              Partagé par le tracé de l’autoroute A8, le domaine est racheté en 1986 par la commune d’Enghien.

https://www.eupedia.com/guide_de_voyage/belgique/enghien.shtml

b. Château de Beloeil, « Le Versailles belge » Rue du Château, 11, 7970 Beloeil

Le Domaine de Beloeil est la résidence des Princes de Ligne depuis le 14ème siècle. Le château actuel a été partiellement reconstruit après l’incendie de 1900 sur son plan médiéval avec les quatre tours d’angle et les douves. Au XVIe siècle, Antoine de Ligne entame des travaux considérables et commence à entourer le château de somptueux jardins.

Le parc couvre une superficie de 25 ha. Le jardin à la française, alternance harmonieuse d’eau et de verdure, d’ombre et de lumière, est entretenu avec le souci de respecter le dessin original qui date de 1664. On parle de Beloeil comme du Versailles belge.                                         

N.B. Jardin à la française présente une alternance harmonieuse d’eau et de verdure, d’ombre et de lumière. C’est un jardin régulier où on recherche la perfection dans la forme. Le jardin ne change pas durant l’année.

Par opposition aux jardins à l’anglaise qui, lui, a des formes irrégulières où les chemins sont sinueux.

Depuis plus de trente ans (1986), les Princes de Ligne ouvrent les portes de leur demeure à 6000 amaryllis, cultivées par la maison hollandaise Berbée Amaryllis.

c. Jardin privé de Mons (Prix en 2016)                                                     Non loin de la collégiale Sainte-Waudru, dans un site classé patrimoine historique par la Région Wallonne, se cache derrière un grand portail, un élégant hôtel de maître construit dans la seconde moitié du XVIIIème sur d’anciens vergers. Son magnifique jardin de 8 ares (dédié aux 4 saisons) accompagné d’un potager et d’un verger a été complètement remanié et a reçu le Prix Comte Thierry de Looz-Corswarem pour les Parcs et Jardins octroyé pour la première fois par l’Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique. C’est en 2007 que Guillaume et Frédérique Hambye, aidés par l’architecte paysagiste Herbert Meunier, décident de créer un jardin en harmonie avec leur demeure. En s’inspirant du tracé classique du vieux jardin d’après-guerre.

       02. Le créateur ou architecte paysagiste

  1. Les anciens jardins des Princes de Chimay

Le château était séparé des jardins (12,5 ha aujourd’hui disparus) qui ont été aménagés par Charles III de Croÿ (« Albums de Croÿ »).                     Entre la rue du Faubourg et l’avenue des Tilleuls au nord, se trouvait autrefois le somptueux jardin du Prince Charles III de Croÿ (1560-1612), agrémenté entre autres d’un curieux labyrinthe, de conduites d’eau souterraine jaillissant en cascades, d’une « houblonnerie », d’allées de tilleuls, … Charles III de Croÿ avait également établi un vaste jardin légumier aux Sarteaux, entouré de murs et où il avait fait bâtir 8 « hobettes/maisonnettes » pour aller s’y reposer. 

  • Le jardin d’eau à Annevoie (12 ha)

Charles-Alexis de Montpellier crée ses jardins entre 1758 et 1776. Il s’inspire de jardins qu’il découvre lors de ses voyages en France et en Italie. Fort de son expérience de l’hydraulique, il aménage toute une série de cascades, fontaines et jeux d’eau. Car à Annevoie, l’eau jaillit nuit et jour, hiver comme été, grâce aux sources, à la rivière et aux dénivellations du terrain, selon le principe des vases communicants. Les jardins d’Annevoie intègrent différents styles où se mêlent rigueur, exubérance et fantaisie. Un jardin de plaisance à la française, l’influence italienne, jeux d’ombre et de lumière, l’eau, l’âme des jardins

A la fin du 18e siècle,Nicolas-Charles de Montpellier va enrichir l’oeuvre de son père en apportant une touche anglaise et romantique. L’art imite alors la nature

Restée dans les mains de la famille de Montpellier pendant plus de trois siècles, la propriété est vendue en l’an 2000. En 2017, les jardins et le château d’Annevoie sont repris pour une emphytéose de 99 ans par une fondation privée, Domaine Historique du Château et des Jardins d’Annevoie. A la tête de cette fondation, Ernest-Tom et Anne-France Loumaye, passionnés par les vieilles pierres et les beaux jardins.

La renaissance des Jardins d’Annevoie Le domaine fait aujourd’hui l’objet d’un grand projet de restauration respectueux de l’histoire du lieu destiné à rendre aux jardins leur lustre d’antan.

c. Jardin du Musée de Groesbeeck de Croix             Rue Joseph Saintraint, 7 , 5000 Namur

Bien qu’il ait gardé le nom de son dernier occupant, est aujourd’hui la propriété de la ville de Namur. L’Hôtel de Groesbeeck-de Croix, qui abrite le Musée des Arts décoratifs, est un immeuble classé situé dans la ville de Namur, bâti au XIIIᵉ siècle et réaménagé au milieu du XVIIIᵉ siècle par l’architecte Jean-Baptiste Chermanne.                                                                       Le musée Groesbeeck de Croix est un ancien refuge de l’abbaye de Villers-en-Brabant métamorphosé en un superbe hôtel de style Louis XV à la fin du 18ème siècle. Il a été classé par la Région Wallonne en tant que patrimoine exceptionnel en 1934. En 1935, la Ville de Namur fait acquisition du bâtiment et le convertit en musée des arts décoratifs pour refléter la vie namuroise de l’ancien régime.

Somptueux jardin à la française qui entoure le musée.                        Attribué à Hector Mathieux, ce parc présente des arbres centenaires, dont un remarquable tulipier et des buis magnifiquement taillés organisés autour d’un plan d’eau.

d. Jardin privé moderniste de Chimay     Jardin fonctionnel : on adapte le style à la fonction                  6460 Chimay Rue de Forges, 2 : propriété de Maître Vincent Maillard)

LE BARON FRANZ DE VOGHEL ET L’HÔTEL POCHET                                     Située entre une cour et un beau jardin à la française, cette ancienne demeure d’une branche de la famille des notables Pochet a été construite durant la deuxième moitié du 18e s. En 1947, le baron Franz de Voghel, ancien ministre belge, avec l’aide de l’architecte Jean-Caneel Claes (premier étudiant à obtenir le diplôme d’architecte paysagiste, influencé par Le Corbusier), décide de redessiner les jardins à la française, jardins classés depuis 1973.

N.B.

Le jardin à la française se caractérise par la symétrie, la géométrie et la rigueur des lignes. Cela peut faire penser à une œuvre artistique dont chaque détail s’avère parfaitement maîtrisé. Il s’agit d’un jardin qui respire : il est aéré et ouvert. Ici et là, le jardin est rehaussé de bassins et de parterres. Ce type de jardin est généralement constitué d’arbustes verts et d’arbres. Le tout est taillé avec une symétrie parfaite. Les ifs et buis, de même que les fleurs, ne jouissent que d’une place secondaire.

Un jardin à l’anglaise se veut plus naturel. Des massifs de fleurs mélangées comme les rosiers, des chemins sinueux et des points d’eau créent une atmosphère informelle. Des bancs ou un salon de jardin peuvent être disposés pour profiter de cet espace relaxant.

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