Des roses anciennes aux roses modernes.
La culture des rosiers remonte à la nuit des temps. Elle existait à l’état sauvage dans l’hémisphère Nord de notre planète. Ce sont les Grecs et les Romains qui, les premiers, ont parlé de cette magnifique fleur odorante à cinq pétales.
Toutefois, il faut remonter au Moyen Age pour voir l’apparition en Europe des premières roses cultivées. Elles étaient déjà très communes au Moyen-Orient et elles ont été ramenées chez nous par les croisés. La beauté de la fleur et son parfum développèrent rapidement un intérêt pour ceux qui, à l’époque, étaient chargés de créer des jardins autour des châteaux et des vastes demeures.
Au 6e siècle, le roi Childebert avait créé un jardin de roses dans son palais, près de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au 8e siècle, l’empereur Charlemagne exige que les roses soient cultivées dans les jardins.
Au 11e siècle, l’abbesse Sainte-Phildegarde recommande la culture de roses comme plantes curatives. Au 18e siècle, des pépiniéristes, surtout français, commencèrent à semer des graines et à croiser leurs meilleurs sujets afin de créer de nouvelles variétés. C’est ainsi que sont nées les roses modernes qui décorent aujourd’hui nos jardins. Les travaux de croisement se poursuivent encore et les obtentions produites par les pépiniéristes agrandissent toujours la liste déjà grande des variétés de roses.
Les roses modernes dérivent donc des roses anciennes.
Les roses galliques (Rosa gallica)
Ce sont pour d’aucuns les premiers rosiers cultivés. De nombreuses variétés ont été produites mais elles sont, à présent, presque toutes disparues. Ce sont des rosiers présentant la forme d’un buisson, produisant des fleurs parfumées aux pétales allant du rose foncé au pourpre.
Les roses de Damas (Rosa damascena)
Ce sont les rosiers rapportés par les Croisés du Moyen-Orient. Ils ont un port buissonnant aux branches assez souples. Les fleurs très parfumées sont semi-doubles et d’un rose plus ou moins foncé. Les roses sont également appelées rose chou compte tenu de leurs pétales serrés, recourbés et un peu froissés. La plupart de ces rosiers font de longs fruits un peu poilus.
Les rosiers blancs (Rosa alba), anciens
Ces rosiers arbustifs sont très proches de l’églantine sauvage (Rosa canina). Leurs fleurs parfumées sont de couleur rose pâle ou blanche.
Des roses anciennes aux roses modernes Ce sont des rosiers rustiques dont le feuillage est souvent vert argenté. On peut les palisser pour obtenir un bel effet.
Variétés : « Cuisse de nymphe émue », « Céleste »
Les rosiers aux cent feuilles
Ces rosiers (Rosa centifolia) sont apparus en Hollande au 17e siècle. Les tiges grêles supportent difficilement le poids des fleurs. Celles-ci forment une boule, creuse en son centre. Les fleurs légèrement parfumées sont d’un rose plus ou moins foncé. Ce sont des rosiers rustiques dont le feuillage est souvent vert argenté. On peut les palisser pour obtenir un bel effet.
Rosier de Portland « Yolande d’Aragon », obtenteur Vibert (1843) Rosa centifolia « Petite Hollande » d’origine inconnue
Les rosiers Portland
Ces rosiers ont été introduits en Angleterre par la duchesse de Portland. Il n’en reste aujourd’hui que quelques variétés. Ce sont des rosiers remontants (une deuxième floraison au cours de l’année) qui portent des fleurs roses, parfumées, semi-doubles à doubles.
Les rosiers Bourbons
Ils sont apparus au 19e siècle sur l’île de la Réunion, appelée jadis île Bourbon.. Ils (Rosa x borboniana) présentent des fleurs parfumées, semi-doubles à doubles, rose foncé. Ce sont des rosiers rustiques qui peuvent être palissés ou taillés plus court pour former des arbustes. Le feuillage est d’un vert foncé. Rosier de Portland « Yolande d’Aragon », obtenteur Vibert (1843).
Rosier Bourbon conduit en espalier « Isaac Pereire », rosier Bourbon
Les rosiers Thé
Ces rosiers sont originaires de Chine, ils doivent leur nom tout simplement parce que les fleurs étaient transportées dans des paniers ayant servi à la cueillette des feuilles de thé. Ces rosiers possédaient une très faible rusticité et, de ce fait, sont pratiquement disparus.
Les hybrides remontants
Ces hybrides remontants, très populaires au 19e siècle, portaient des fleurs cramoisies très parfumées. Ils présentaient un port raide. Ils ont actuellement pratiquement disparu au profit des hybrides de Thé. Les Anglais les appellent « Hybrides perpétuels » compte tenu de leur floraison continue de l’été jusqu’aux premières gelées.
Les hybrides de Thé
Ils sont issus du croisement entre les roses de Thé et les hybrides remontants. Ils sont à l’origine de la plupart des variétés cultivées actuellement. Le premier hybride de Thé fut « La France », obtenue par le pépiniériste français Guillot, en 1867.
« De Funès » hybride de Thé « Super Star » hybride de Thé
Les rosiers floribundas
Par le croisement des rosiers polyanthas avec des hybrides de Thé, le Danois Poulsen créa des rosiers aux multiples fleurs réunies en bouquets. Ces fleurs aux coloris très variés ne sont pas parfumées. (Les rosiers polyanthas ramassés ou étalés, de petite taille constituent de jolies bordures fleuries.) « Super Star » hybride de Thé « De Funès » hybride de Thé « Manou Meiland » rosier Floribunda « Sylvie Vartan » rosier Floribunda- hybride de soulie– hybride de moschata, rosier très vigo- hybride de filipes, rosier grimpant.
« Manou Meiland » rosier Floribunda « Sylvie Vartan » rosier Floribunda
Autres hybrides
D’autres hybrides peuvent être cités:
- hybride de sempervirens
- hybride de bracteata
- hybride de multiflora
- hybride de wichuraiana, grand rosier grimpant,
- hybride de souliena
- hybride de moschata, rosier très vigoureux
- hybride de filipes, rosier grimpant.
Rosiers rugosa
Ce sont des rosiers très vigoureux avec des bran(cynorhodons) décoratifs en automne. Variétés : « Blanc de Coubert », « Agnès ».
Rosiers mousseux
On trouve une grande variétés de rosiers grimpants de grande envergure. Leurs tiges et pétioles sont recouverts de poils qui donnent l’impression de mousse. Variétés : « Salet », « Gloire des Mousseux ».
Les rosiers modernes
L’hybridation des différentes espèces entre elles, débutée au 17e siècle, se poursuit de nos jours avec pour objectifs :
– obtenir des variétés mieux adaptées aux conditions
– détenir une meilleure tolérance aux maladies communes
– produire des fleurs plus parfumées dans des coloris les plus variés.
C’est une activité florale reconnue et les variétés nouvelles ne peuvent être multipliées qu’avec l’accord des obtenteurs (Delbard, Meilland, Lapperière, etc…).
Pierre de Ronsard rosier moderne obtenteur Meilland (1986) croisement « Kalinka » x « Haendel » et « Danse des Sylphes » « Constance Spry » rosier moderne, obtenteur Austin (1961), croisement « Belle Isis » x « Dainty Maid
Article rédigé par Roger COMPERE