Botanique
Originaire d’Asie Mineure, le melon (Cucumis melo) est une plante annuelle appartenant à la famille des Cucurbitacées dont les tiges sont munies de vrilles pour s’accrocher aisément à un support. Le type sauvage n’est pas connu.
Il a été introduit en Italie par les papes et, en France vers la fin du 15ème siècle au retour de l’expédition de Charles VIII.
Les melons sont classés en trois groupes :
- les melons brodés (brodé succinct de Tours) à peau réticulée qui ne se conservent pas ;
- les melons cantaloups (Charentais, de Bellegarde) à peau lisse qui se conservent plusieurs jours ;
- les melons d’hiver ou de garde (Blanc d’Antibes) à peau lisse, à chaire orangée ou verdâtre qui se conservent longtemps.
Choisir un milieu adéquat
Grâce à la sélection de variétés précoces, le melon peut actuellement être cultivé dans nos potagers mais il faudra néanmoins respecter certaines règles à appliquer à ces légumes des régions ensoleillées.
Cette plante grimpante doit être fixée sur un support : façade ensoleillée, ficelles tendues, bâtons de bois à écorce rugueuse.
Il faudra lui réserver l’endroit le plus chaud du jardin, l’emplacement idéal étant une serre ou un tunnel.
Il peut être cultivé comme plante rampante sur le sol qui sera alors recouvert d’un plastique noir.
Le sol doit être copieusement enrichi à l’aide de fumier décomposé ou de compost.
Technique culturale adaptée
Les semis se feront en pots de 10 cm de diamètre à raison de deux graines par pot de mi-avril à mai.
La température ne doit pas descendre en dessous de 22° C pendant la germination. Nous vous conseillons d’arroser avec de l’eau à cette température.
Fin mai, on choisira les plantes les plus robustes qui seront plantées dans une terre enrichie. On réservera une surface de 1 m2 par plante, espacement entre les plants de 75 cm.
Le melon émet des tiges qui bifurquent ? Les deux premières ramifications donnent des fleurs mâles, la troisième des fleurs femelles. La taille est indispensable pour hâter les bifurcations et produire rapidement des fleurs femelles donnant des fruits.
En général, il est recommandé de sectionner la pousse principale au-dessus de la troisième ou quatrième feuille étant donné que les fruits se développent de préférence sur les tiges secondaires.
On évitera d’arroser le bas des tiges, car elles sont sensibles au pourrissement.
On doit également raccourcir les pousses secondaires émises par la plante sur 3 à 4 feuilles. Chaque branche secondaire produira à son tour 3 à 4 petites tiges. On les raccourcira dès qu’elles auront 5 feuilles. Ces branches porteront des fleurs mâles et femelles et ces dernières produiront des fruits.
Laissez mûrir un maximum de cinq fruits par plant en éliminant rapidement les fruits excédentaires (pincer les tiges deux feuilles au-dessus des melons).
La récolte a généralement lieu début août ; les fruits doivent dégager une bonne odeur et des fissures apparaissent au sommet des tiges.
Maladies et ravageurs
Elles sont sensibles aux maladies fréquentes chez les espèces de la famille des Cucurbitacées. Les pucerons sont fréquents et seront combattus à l’aide d’un insecticide à base de pyrèthre. Il faut aussi craindre la mouche noire du cornichon et les acariens (araignées rouges).
Lors d’une forte humidité et d’importantes fluctuations de température, des attaques d’oïdium sont à craindre ; un fongicide du commerce fera l’affaire.
En serre, les jeunes plants peuvent souffrir d’anthracnose (taches brunâtres) ; il faudra assurer une bonne aération et une température convenable afin de prévenir cette maladie.
La bactériose se développe dans un sol infecté lors d’une température supérieure à 20° C. Pour prévenir cette infection qui se développe rapidement, il faut attendre trois ans avant de planter des melons au même endroit. On détruira les parties atteintes et on pulvérisera plusieurs fois à l’aide d’un fongicide à base de cuivre.
Les variétés
On peut citer quelques variétés réputées :
- Melon jaune canari : fruit lisse de couleur jaune or ;
- Ogen : melon vigoureux aux grands fruits verts ;
- Jet, hybride F1 : melon charentais sucré, conservation après récolte ;
- Jerac, hybride F1 : précoce, gros fruits parfumés ;
- Petit gris de Rennes : adapté au climat frais, chair orangée succulente.
On peut signaler en passant le melon cornu (Cucumis meduliferus) originaire des steppes de l’Afrique du Sud et connu sous le nom de kiwano. Ce fruit orné de nombreuses épines cornées est stocké pendant plusieurs semaines pour sa maturation et se conserve plusieurs mois. Sa chair vert foncé, gélatineuse est délicieuse ; son arôme rappelle celui de la banane.